Ce lundi 23 septembre 1986, le Togo rend hommage à ses forces armées (FAT) alors que la nation commémore le 38e anniversaire de l’attentat terroriste de 1986 qui a secoué le pays. Cette cérémonie annuelle sert à honorer le courage des FAT et la résilience de la population face à l’adversité.
En effet, le ministre de l’Administration territoriale Hodabalo Awaté a confirmé la semaine passée que la traditionnelle cérémonie de dépôt de gerbes aura lieu à la Place des Martyrs à Lomé. Cet événement vise à rappeler le courage dont a fait preuve le Togo lors d’un chapitre sombre de son histoire.
Calixte MADJOULBA, Ministre de la sécurité
Les Togolais se souviennent de ce jour du 23 septembre 1986, où un groupe terroriste lourdement armé venu du Ghana a lancé une attaque dans le but de renverser le régime des Gnassingbé Eyadema. Le camp du général Améyi où résidait le président a été ciblé. Cependant, à l’époque, il faut le reconnaître, le soutien de la population aux forces armées togolaises a été déterminant. La preuve, la réaction rapide des FAT, n’aurait pas été efficace si la collaboration des Togolais ne leur a pas permis de déjouer les assaillants. Le bilan était lourd, car il y a eu des pertes de vies humaines tant au sein des militaires qu’au sein des civils.
Aujourd’hui, le Togo fait face à une menace d’un autre type, avec les récentes incursions terroristes dans les régions du nord du pays. En réponse, les autorités ont mis en œuvre une stratégie militaire globale pour lutter contre ces nouveaux défis. Le Comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent (CIPLEV) travaille également à renforcer la résilience nationale contre l’extrémisme.
Même si le Ministre de la Sécurité et de la Protection civile a martelé que tout comme en 1986, la collaboration de la population civile est cruciale pour vaincre ces groupes extrémistes, il faut avouer que la détermination des civils à collaborer avec les forces armées togolaises pour combattre ces hommes sans foi ni loi paraît froide. La raison est très simple : la mal gouvernance en est pour quelque chose. Beaucoup de Togolais constatent avec amertume qu’ils ne se retrouvent plus dans la gestion des richesses de l’Etat. Bref, il y a un grand fossé entre les gouvernants qui vivent dans l’opulence et le bas-peuple qui végète dans la misère indescriptible. En tout cas, la plupart des Togolais sont victimes des injustices sociales. Cette raison suffirait pour justifier le désamour entre les forces armées et la population. Or, en matière de sécurité, tous les Togolais en communion avec leurs frères en arme doivent conjuguer leurs efforts pour mettre fin avec ce terrorisme qui sévit au Nord. Ne serait-il pas judicieux que les gouvernants pensent à la situation socioéconomique des Togolais, dont certains pourraient être une proie facile aux commanditaires de ce terrorisme, lorsque ces maîtres leur tendront la perche ?
C’est pourquoi d’ailleurs, le ministre a réaffirmé que: « Une détermination collective est nécessaire pour protéger notre territoire et veiller à ce qu’aucune partie de notre nation ne tombe aux mains du terrorisme », a-t-il déclaré.
La résistance civile, combinée aux efforts des forces armées, reste essentielle pour faire face au paysage sécuritaire actuel. Le Ministre a indiqué qu’une collaboration efficace entre les citoyens et les forces de sécurité est essentielle pour remporter progressivement la victoire sur l’extrémisme.
Mais encore faudrait-il que la confiance renaisse entre les forces armées et la population civile, dont une partie, victime des crimes politiques et économiques de leurs frères en arme continue de douter de la sincérité de cette collaboration.
Anges Gbedode