Joël Egah, l’une des figures de proue du journalisme togolais a quitté la terre des vivants le dimanche 06 mars 2022. Deux semaines plus tard, le samedi 19 mars, il a été inhumé dans une atmosphère très lourde.

Vives émotions aux obsèques de celui qui aura viscéralement été attaché à ses principes idéalistes et aura porté le manteau du fer de lance de la presse togolaise. Ce départ prématuré fait et continue plus que mal à la corporation.
Un journaliste, Jean-Baptiste ATTISSO, qui l’a bien connu et côtoyé a profité de la journée de la Toussaint pour aller une fois encore se recueillir sur sa tombe au cimetière municipal à Bè-Kpota. Là, il a imploré Dieu afin que son âme repose en paix et surtout qu’il soit sanctifié.

Pour rappel, Ferdinand Ayité et Joël Vignon EGAH, tous deux journalistes, furent arrêtés et privés de liberté respectivement les 09 et 10 décembre avant d’être libérés le 31 décembre 2021 après-avoir été placés sous contrôle judiciaire. Deux mois après leur libération, Joël a tiré sa révérence le 06 mars juste après avoir pris son petit déjeuner chez lui. L’annonce de son décès avait constitué une onde de choc pour le monde des médias au Togo et à travers le monde.

Joël Egah fut directeur de publication du journal « La Fraternité ». Celui-ci, après sa libération, n’a jamais digéré l’injustice qu’on lui avait infligée.
Rappelons que les deux journalistes avaient été interpellés et incarcérés pendant 21 jours à la prison civile de Lomé suite à une plainte pour diffamation déposée à leur encontre par les Ministres Pius AGBETOME de la Justice et Kodjo ADEDZE du commerce.
Ces journalistes ont été accusés d’outrage à l’autorité et propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux, notamment dans l’émission « L’autre journal » sur Youtube le 30 novembre 2021.
Joel EGAH n’a jamais dirigé son emprisonnement. Pour lui, il s’agissait d’une « prise en otage » de sa liberté. Il estimait qu’après presque 62 ans d’indépendance, sa mésaventure était la preuve qu’il y a encore beaucoup de travail à faire au Togo qui traîne un « lourd passif d’inconséquence envers soi-même, de culture minimaliste, de calculs sectaires obstrus ».
Joël EGAH avait laissé derrière lui, cinq orphelins, dont un nourrisson d’à peine un an.