Le feuilleton politico-judiciaire qui se joue au Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) depuis le 30 avril dernier est loin de connaitre son épilogue. En effet à cette date, une crise ouverte a été déclenchée entre les pro et anti-transition, laquelle a été annoncée par le présidium qui présidait les travaux du 5e congrès ordinaire du parti et applaudie par la majorité des congressistes.
Très vite, les anti-transition ont organisé un congrès bis le 27 mai, pour soi-disant éviter ce qu’ils appellent « forclusion du parti ».
Ne voulant pas se laisser faire face à la dérive des « dissidents », le Bureau de la Transition dirigée par Awuku Nador a déclenché une procédure judiciaire auprès d’un juge des référés au tribunal de Lomé. Face à la décision d’incompétence rendue par le juge des référés le 25 septembre 2023, dans l’affaire opposant les deux camps du parti, le Bureau National Transitoire du CAR a porté l’affaire devant le juge de fond.
Yao DATE
C’est ainsi que le dossier a été appelé à l’audience du 28 novembre 2023, soit une semaine jour pour jour. Curieusement et selon certaines sources que notre rédaction a contactées, les requis notamment Messieurs KONLANI et DATE n’auraient pas comparu et ne se seraient pas non plus faits représenter lors de cette audience. Devant cette situation, le juge séant n’avait pas d’autre choix que de reporter l’audience. Et ce qui fut fait. L’affaire a été purement et simplement renvoyée au mardi 23 janvier 2024. Yao DATE et compagnies ont-ils peur des rendez-vous judiciaires. La question mérite d’être posée quand on sait que ce camp n’a pas digéré cette nouvelle procédure enclenchée par le Bureau de la Transition.
Il est à rappeler à l’opinion que le CAR est l’un des anciens partis générés par le mouvement démocratique des années 1990 qui n’a pas disparu à ce jour. En tant que tel, il constitue un patrimoine historique à préserver, raison pour laquelle, il est impératif et responsable que chacun fasse preuve de bonne foi et réponde aux rendez-vous judiciaires pour que les Togolais soient fixés.
Au niveau du Bureau national transitoire mis en place par le congrès unitaire des 29 et 30 avril, l’on estime « que toute entité qui engagerait des discussions ou actions avec le bureau sorti du doublon de congrès du 27 mai, le fait avec un bureau dissident contesté devant les tribunaux. ».
En clair, le feuilleton judiciaire continue donc son cours et l’audience du 23 janvier prochain permettrait probablement aux Togolais de se situer dans cette crise montée de toute pièce qui ne fait que trop durer.