Placée sous le thème: «quelle stratégie de production et de durabilité de la filière Soja dans un contexte de marchés concurrentiels », la campagne de commercialisation du Soja et de ses dérivés a été lancée officiellement ce 22 octobre 2025 par le ministère délégué chargé du Commerce, du contrôle et de la qualité des produits, sur la base du prix moyen de 220 FCFA le kilo, en présence des membres du Conseil interprofessionnel de la Filière du Soja du Togo (CIFS).

Dans son intervention, le Président du Conseil d’Administration du CIFS, M. Koriko Mounirou, a annoncé la décision du gouvernement consistant à faire de la filière Soja l’une des cultures prioritaires dans la stratégie nationale de la promotion de l’agriculture 2025-2034. Il a reconnu que dans l’espace de quelques années, la filière Soja a fait des exploits. « Actuellement de nombreuses unités de transformation sont créées », déclare-t-il avant d’ajouter que le Soja togolais s’impose aujourd’hui comme un produit phare. Cependant, reconnaît-il, la filière Soja fait face à de grands défis. En effet, « le Soja togolais n’est pas concurrentiel à cause de la faible productivité qui entrave les négociations de contrat et qui désoriente les grands acheteurs vers d’autres pays où le prix est le plus offrant. Bref, il y a l’instabilité des prix. La fluctuation du marché fragilise les producteurs qui freinent leurs investissements, la faible capacité financière des commerçants et consommateurs limite leur compétitivité et l’accès aux opportunités des marchés, la rigueur de la réglementation internationale pour le soja biologique réduit l’accès équitable au contrat d’exportation exige une meilleure communication collective (….) les consommateurs exigent le soja adapté à leur goût, les enjeux environnementaux qui exigent aux producteurs d’intégrer pleinement la durabilité et les approches pédoenvironnementaux », tels sont les défis énumérés par le président du Conseil d’Administration du CIFS. Et pour relever ces défis, il propose de stabiliser le marché par la transparence, renforcer les capacités financières des producteurs, les commerçants et des transformateurs grâce à des mécanismes innovants d’accès aux crédits et à des investissements, améliorer la qualité et la transformation locale des produits dérivés pour satisfaire des consommateurs togolais et conquérir des marchés régionaux et internationaux, consolider la cohérence de la filière à travers une organisation solide unie et proactif, favoriser la durabilité environnemental afin de faire du soja du lait, une référence mondiale en matière de production responsable. Il lance un appel à la persévérance aux transformateurs qui mettent les travailleurs du secteur en congé pendant 9 mois pour cause de l’indisponibilité de soja, à trouver des solutions pour relever ces défis.
Il lance, par ailleurs, aux partenaires financiers, un vibrant appel pour la promotion de la circulaire, gage de la durabilité de la filière soja au Togo. Au gouvernement, le CIFS, par la voix de son président, sollicite la poursuite et le renforcement des mesures d’accompagnement.
Aussi, a-t-il témoigné sa gratitude à l’AFL qui les accompagne pour une meilleure structuration et le MSC, le principal partenaire logistique qui cherche toujours à mieux faire pour la visibilité du CIFS à les aider pour le partenariat.
Par ailleurs, il a invité les siens à avoir confiance et courage à faire du soja un symbole de fierté nationale, du développement économique.

Avant de lancer officiellement la campagne, le Directeur de Cabinet, représentant du Ministre délégué auprès du Ministre de l’Economie et de la Veille stratégique économique chargé du Commerce et du Contrôle de la qualité, M. Koffi Vignon Messan, a rappelé que c’est depuis 2019 que la commercialisation du soja biologique qui occupe la première place dans l’espace sous-régional, fait face à la concurrence. Aussi, a-t-il égrené les nombreux défis auxquels le soja fait face notamment le prix, la traçabilité, la certification du soja à l’exportation. « Face à ses défis, nous devons améliorer la coordination du filière soja pour accroître davantage la superficie cultivable du soja, faciliter le droit de financement pour améliorer la productivité et le rendement de notre production agricole, pour préserver la qualité de notre soja », ajoute-t-il avant de remercier les acteurs de la filière du soja pour les efforts qui ont permis d’avoir des accords dont il invite à respecter les clauses. Il les invite à plus d’engagement, à plus de professionnalisme « Nous sommes attentifs au bon déroulement de la rencontre pour la campagne du soja et de ses produits dérivés de la saison 2025-2026 », conclut-il.
Au cours du lancement, le partenaire principal du CIFS, spécialisé dans la logistique transport en mer s’est fait découvrir à travers une vidéo. Son représentant a déclaré qu’il croit à la capacité du Togo à s’affirmer comme un acteur majeur sur la scène africain et mondial. L’engagement du groupe Mediterranean Spiping Company (MSC) traduit la mission, celle d’offrir des solutions fiables et émouvantes pour la filière soja. Et cette ambition est celle d’accompagner le développement de cette filière en connectant le Togo au reste du monde avec efficacité et sévérité en connectant sur des chaînes. « A travers notre présence, MSC souhaite être un catalyseur de ce mouvement, en favorisant la connectivité, la durabilité et la conductibilité des exportateurs togolais », rappelle-t-il.
Notons qu’à la suite du lancement, on a procédé à la signature des accords entre les Commerçants, les Producteurs et les Transformateurs à travers leurs représentants. Le prix fixé du soja pour cette campagne agricole saison 2025-2026 est 220 FCFA le kilogramme.
Il sied de rappeler que le CIFS, dont l’une des missions est de développer le partenariat avec toute institution nationale, régionale ou internationale œuvrant pour la promotion de la filière soja, a pour objectif principal de mobiliser et de gérer des ressources techniques et financières en faveur de la filière soja et de faciliter la mise en relation des acteurs intervenant dans la filière soja notamment sur la base des chaînes de valeur.
Signalons qu’au cours du lancement de cette campagne, des accords ont été signés entre la Fédération nationale des coopératives productrices de soja (FNCPS), l’Association togolaise des transformateurs de soja (ATTS) et l’Association nationale des commerçants-exportateurs du soja (ANCES concernant les conditions d’exportation du soja togolais.
A. G. ADJANOR

