Les juntes au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger ont annoncé mardi leur retrait de la Cour pénale internationale (CPI), qu’elles qualifient de « instrument de répression néocoloniale ».
Cette décision, officialisée dans un communiqué conjoint, s’inscrit dans une dynamique de rupture diplomatique menée par ces trois États sahéliens, déjà sortis de la CEDEAO pour fonder l’Alliance des États du Sahel (AES) et engagés dans un rapprochement stratégique avec la Russie au détriment de leurs partenariats traditionnels avec l’Occident.

Mali, Burkina Faso et Niger étaient membres de la CPI depuis plus de deux décennies. Mais, selon eux, l’institution basée à La Haye s’est révélée incapable de remplir sa mission : juger les crimes de guerre, crimes contre l’humanité, crimes d’agression et génocides.
Sans citer de cas précis, les autorités militaires dénoncent une justice internationale sélective, trop influencée par les anciennes puissances coloniales.
Les trois pays sont en guerre contre des groupes jihadistes qui contrôlent certaines zones rurales et multiplient les attaques contre les armées nationales. Les opérations militaires, parfois menées avec des partenaires étrangers, sont elles-mêmes au cœur de graves accusations.
La CPI avait ouvert en 2013 une enquête sur les crimes présumés commis au Mali, à la suite d’un renvoi par le gouvernement malien de l’époque. L’investigation concernait particulièrement les régions du nord (Gao, Tombouctou, Kidal) tombées sous contrôle djihadiste. La même année, la France avait lancé une intervention militaire pour repousser les insurgés.