Pour sa 2ème édition, le forum organisé par MaritimAfrica Week, dont le thème central est « Pour un avenir bleu rayonnant en Afrique » a démarré le 10 septembre 2025 à l’hôtel Sarakawa. Cette rencontre de trois jours a été ouverte par le Directeur de cabinet, Monsieur Ismael Kodjo Komi, représentant le ministre de l’économie maritime.
Dans son propos, celui-ci a remercié les organisateurs et reconnu la portée continentale de ce Forum, dont les participants voudraient faire de l’économie bleue une véritable croissance du continent. Il a précisé que le thème choisi cette année traduit à la fois une vision et une responsabilité. «Une vision, car les océans et les mers ne sont pas seulement des espaces de circulation et de ressources, mais surtout des leviers de proximité. Une responsabilité, car la gestion de ces richesses doit être guidée par la durabilité, la coopération et la sécurité », ajoute-t-il avant de dire que l’économie bleue consiste à utiliser durablement les ressources océaniques pour stimuler la croissance économique, créer des emplois et améliorer les moyens de substance tout en préservant la santé des océans. Le Togo s’est résolument engagée, continue-t-il, à promouvoir la gouvernance maritime et le développement de l’économie bleue en Afrique.

Ismael Kodjo Komi, Directeur de Cabinet au ministre de l’économie maritime
« Aujourd’hui, faut-il le reconnaître », rappelle-t-il, « près de 70% des activités économiques se concentrent sur le littoral contribuant à la croissance de l’économie togolaise ». « Ces chiffres », déclare-t-il, « témoigne de l’importance et de la nécessité d’investir davantage dans son développement durable, inclusif et sécurisé». Cependant, reconnait-il, cette croissance rapide s’accompagne de défis logistique et administratif à relever notamment la fragmentation des systèmes d’information entre les acteurs du commerce maritime, des procédures manuelles de papier entrainant des délais élevés et des risques de fraudes documentaires. Pour y remédier, le représentant du ministre informe de ce que le gouvernement togolais a mis en place un plan de développement de l’économie bleue nécessitant une enveloppe de 207 milliards de dollars sur une période quinquennale. Ce plan, rassure-t-il, vise à améliorer la gouvernance du secteur de l’économie bleue, réaliser des réformes pour le renforcement de l’arsenal juridique existant, et renforcer les capacités de prévention et d’adaptation aux changements climatiques, en assurant une gestion durable des écosystèmes marins. Pour conclure, le ministre laisse méditer une maxime maritime: « l’économie bleue n’est pas seulement une promesse pour demain, elle est une responsabilité aujourd’hui…..Elle appelle à une solidarité entre Etats africains avec un partenariat solide avec nos alliés afin de bâtir une économie bleue compétitive, inclusive et résiliente».
La fondatrice de MaritimAfrica Week, Mme Pascaline ODOUBOUROU, quant à elle, a donné la raison du choix du Togo à abriter la 2ème édition de ce Forum sur l’économie bleue. Pour elle, ce choix est motivé par les efforts fournis par le Togo dans l’économie bleue à savoir la protection côtière, la ratification de nombreuses conventions et l’investissement dans les infrastructures et équipements.

Mme Pascaline ODOUBOUROU
Aussi soutient-elle, que le Forum maritime est une plateforme unique pour les fonctionnaires, les entreprises, la société civile. Elle permet « d’échanger et de présenter les innovations technologiques, les pratiques et les règlementations du secteur ». Ce Forum a pour objectif, de promouvoir les actions des entreprises, des institutions et des ONG et de mettre en lumière. Il vise à promouvoir le rôle des femmes, à encourager la nouvelle génération ainsi que les étudiants. « Notre panel se consacrera sur la sécurité et sûreté maritime et portuaire considérés comme un pilier de la compétitivité et de la souveraineté ainsi que sur la performance portuaire et la transformation numérique visant à l’émergence du port africain plus intelligente et compétitive », conclut-elle.

Le choix porté sur le Togo pour abriter à nouveau ce Forum est une marque non seulement de reconnaissance des efforts consentis par le Togo pour faire de l’économie bleue, un pilier central de son économie, mais il traduit également une condition partagée. L’avenir de l’Afrique passe par une meilleure valorisation de ces espaces maritimes. C’est ici à Lomé que fut adoptée en 2016, la charte africaine de sûreté et de la sécurité maritime et le développement. Ce traité a posé les jalons pour la sécurisation de notre espace maritime et la valorisation de nos ressources. L’économie bleue englobe le transport maritime, les activités portuaires, la pêche et l’aquaculture, le tourisme côtier représente près de 75% des recettes fiscales, la pêche à elle seule représente 4,5 % du PIB et fait vivre plus de 22.000 personnes fait générer de plus de 350 milliards de dollars et plus de 50 millions d’emplois.

M. Razac DERMANE
Par ailleurs, M. Razac DERMANE, Directeur commercial du Port Autonome de Lomé, représentant du contre- amiral Adégnon, après avoir remercié ce dernier, déclare que MaritimAfrica Week a reçu le soutien du PAL qui demeure son plus grand sponsor pour accompagner cet évènement qui réunit tous les acteurs du développement bleu. Ce Forum, rappelle-t-il, vise à promouvoir l’économie bleue. Tous les panélistes rassemblés ici vont réfléchir sur les voies et moyens pour développer l’économie bleue.
Il faut noter que 5 sous-thèmes ont meublé les discussions au niveau des panels. Il s’agit de : « le rôle stratégique des institutions publiques et parlementaires dans l’essor de l’économie bleue africaine », « protection des écosystèmes marins et côtiers : concilier croissance bleue et résilience climatique », « ports, logistique et corridors : moteurs de l’intégration économique africaine », « sécurité et sureté maritimes et portuaires : pilier de la compétitivité et de la souveraineté » et « performance portuaire et transformation numérique : vers des ports africains intelligents et compétitifs ».
Rappelons que la conférence inaugurale et les panels seront animés par des spécialistes et des professionnels africains et internationaux qui exploreront des thématiques essentielles pour le développement du secteur. Les discussions porteront sur le rôle stratégique des éditions publiques et parlementaires dans l’essor de l’économie bleue, la conciliation entre la pratique et la résilience climatique pour la protection des écosystèmes marin et côtier et le rôle des ports et des corridors pour l’intégration économique.
Aussi faut-il noter la présence de la députée Adanlété, ancienne présidente des femmes africaines des ports, les représentants du port autonome de Kribi au Cameroun, de la coordinatrice de l’ACE (association africaine du commerce électrique) au Sénégal, les représentants du CDC du Burkina Faso, directeur du LCT (Lomé Container Terminal).
Le 12 septembre 2025, une visite découverte du port de Lomé sera effectuée pour clôturer le Forum organisé par MaritimAfrica Week, un magazine créé le 18 mars 2019.
ADJANOR Gbedode