Il s’agissait des premières élections sénatoriales de l’histoire du pays, après l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2023 qui a confirmé l’instauration d’un Parlement bicaméral.

Mahamat Idriss Déby Itno, Président tchadien
La dernière étape de la transition politique du Tchad sous Mahamat Idriss Déby Itno après la mort de son père est un franc succès pour son parti. Le Mouvement patriotique du salut (MPS) a remporté les élections sénatoriales mardi 25 février, avec 45 sièges sur les 46 à élire.
Si 69 sénateurs composent la chambre haute chargée de la représentation des collectivités autonomes pour un mandat de six ans, les 23 autres sénateurs seront directement nommés par le président Mahamat Idriss Déby Itno.
À la télévision publique, le président de l’Agence nationale de gestion des élections (Ange), Ahmet Bartchiret s’est félicité d’une élection « point d’orgue du processus électoral » et qui « consacre le retour définitif à l’ordre constitutionnel ». Selon lui, le scrutin « s’est déroulé dans le calme, la sérénité et de manière responsable ».
Le taux de participation s’est élevé à 99,92 % du collège électoral. Cette élection indirecte était organisée à la mairie de la capitale, et à vu s’affronter 124 candidats issus de 16 formations politiques.
Un scrutin boycotté par une partie de l’opposition
En plus du MPS, le parti Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT – Le Réveil) de l’ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké a obtenu le siège restant. Mais d’après un communiqué consulté par la presse, le RNDT a signalé des incidents avec la comptabilisation de bulletins de vote « irréguliers » à Moundou, dans le sud du Tchad. Les candidats disposent de cinq jours pour formuler un recours.
Une grande partie de l’opposition, dont Les Transformateurs de Succès Masra, avait appelé au « boycott massif » de cette élection et des élections législatives, provinciales et locales de décembre dernier. Quelque huit millions de Tchadiens s’étaient alors rendus aux urnes pour offrir là encore une large victoire au MPS, avec une majorité de 124 sièges sur 188.
Mahamat Idriss Déby Itno a lui, obtenu un mandat présidentiel de cinq ans en mai 2024 en battant notamment Succès Masra, qui avait tenté de faire annuler le scrutin auprès du Conseil constitutionnel. Le président avait recueilli 61 % des suffrages exprimés.