Le 5 novembre 2024, les Américains sont appelés aux urnes pour choisir leur futur président. Comme d’habitude, les deux grands partis politiques à savoir les Démocrates et les Républicains ont les candidats qui pèsent dans la balance. Kamala Harris, la candidate démocrate et Donald Trump, le Républicain, se bousculent pour tirer leurs épingles du jeu.
Cependant, quels sont les grands défis qui attendent le futur président ? Cette question paraît superflue mais importante.

En effet, il ne fait l’ombre d’aucun doute que les deux candidats Trump et Harris, au cours de leurs campagnes électorales, lutteront pour les intérêts américains d’abord. Sur ce plan, tous s’accordent à dire qu’il faut préserver les intérêts de « l’Amérique d’abord ».
Le second défi à relever concerne la guerre russo-ukrainienne. Quand Harris veut continuer la politique dans le même sens que l’ancien président Bidden, en travaillant avec leurs partenaires européens afin de trouver une solution à la guerre, Trump par contre compte mettre fin à cette guerre en arrêtant les aides financières au gouvernement ukrainien, dès qu’il sera élu.
Sur le plan économique, les deux candidats pensent que la Chine constitue un adversaire stratégique aux Etats-Unis d’Amérique. En effet, Trump veut augmenter des taxes et droits de douanes sur les produits chinois qui rentrent sur le territoire américain. De même il sera plus regardant sur le cas de Taïwan, une partie de son territoire, administrée par les alliés, depuis la fin de la 2ieme guerre mondiale, que la Chine veut reprendre en 2027. Les deux candidats ne sont pas flexibles sur ce cas de Taiwan, à cause de l’équilibre géostratégique et géopolitique à travers l’influence américaine dans cette zone de l’Asie.
Le troisième défi à relever par le futur président américain c’est de ramener la paix au Moyen-Orient où l’escalade de la violence a pris le dessus dans le conflit Israël-Palestine, avec l’interférence des alliés de part et d’autre. Les deux candidats s’accordent sur le soutien des Etats-Unis d’Amérique à l’Etat juif. Cependant, Harris souhaite, en condamnant les violences, dont sont victimes les habitants palestiniens pendant les raids israeliens, prôner la paix si elle est élue. Par contre, Donald Trump refuse la naissance d’un Etat palestinien au côté de l’Israël, allié naturel des Etats-Unis d’Amérique. Trump va plus loin en refusant de condamner les violences perpétrées sur les peuples palestiniens élargis au Liban.
Il est vrai que les raids israéliens n’ont pas laissé l’Iran indifférent, qui fait partie intégrante du conflit, en prenant pour représailles l’Israël. Toute chose que les Etats-Unis d’Amérique n’ont pas appréciée. C’est pourquoi d’ailleurs, l’Iran, déjà dans le collimateur des Américains avec le problème nucléaire, deviendra une cible tant pour Trump qu’Harris, lorsque l’un sortira vainqueur de cette élection.
En conclusion, que ça soit Trump ou Harris, qui sortira vainqueur, les Etats-Unis d’Amérique seront leurs premières préoccupations à travers des enjeux économiques au Moyen-Orient et en Asie. L’Afrique est presqu’inexistante dans leur programme. La politique d’immigration sera beaucoup plus corsée lorsque Trump Donald sera au pouvoir, tandis que la guerre Ukraine-Russie continuera au bénéfice des Etats-Unis d’Amérique lorsque Harris sera élue. Aucune attention particulière à l’Afrique: une opportunité pour des dirigeants africains qui asservissent leurs peuples de continuer à régner comme des rois de la jungle. Ceux qui dans leur illusion, continuent de croire qu’un président américain les sauveraient du joug des pouvoirs autocratiques, ne doivent pas avoir la mémoire courte, s’ils se souviennent de l’engouement ou l’espoir qui a accompagné la victoire de l’ancien président américain Barack Obama, de surcroît, d’origine africaine.

En tout cas, le passage de Barack Obama à la tête de la plus grande puissance du monde n’a laissé que désolation et tristesse à cause de l’assassinat de Mouammar Khadafi qui provoqua le début de l’éclosion des groupes djihadistes dans le sahel. Aujourd’hui, l’Afrique en paie le prix. Alors, la question vaut-elle la peine d’être posée: qu’attend l’Afrique de cette élection présidentielle américaine ? Les pessimistes diront, pas grand-chose.
Anges ADJANOR