La conférence publique initiée par la plateforme politique Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) ce dimanche 29 septembre 2024 à Lomé s’est terminée en queue de poissons. Pendant que cette rencontre citoyenne à laquelle la DMP avait invité Guy Marius SAGNA, l’un des députés sénégalais en séjour à Lomé dans le cadre de la 3e session extraordinaire du parlement de la CEDEAO, des individus, mieux des miliciens se sont infiltrés dans la salle et ont commencé par tabasser les organisateurs. Ces individus infiltrés ont commencé à jeter des projectiles à l’endroit des organisateurs pour empêcher le déroulement normal de la séance. Ainsi, après avoir planté le décor, l’hôte de la conférence, d’origine sénégalaise a demandé à l’assistance de chanter l’hymne national « Terre de nos aïeux » avant de rentrer dans le vif des sujets.
C’est en ce moment, que des gens bien organisés, se sont levés et ont commencé à jeter des sièges en plastique à l’endroit des organisateurs. Comme la ruée vers l’or, certains parmi eux, en proie à l’hystérie, se sont hués vers les organisateurs pour les tabasser et les couvrir de poings.
Le député de la CEDEAO en a eu pour son compte avec des blessures à la tête et au bras. La députée Adjamagbo-Johnson Brigitte atteinte par des projectiles de pierre. Mais, ces infiltrés se sont précipités vers sa voiture où elle était en train d’être installée pour sauver sa peau. N’eût été la rapidité de son chauffeur pour démarrer, ces gens en bande organisée, se seraient pris à elle, et qui sait ? Ils lui auraient ôté la vie.
L’une des cadres de la CDPA, Mme Gnininvi Lily, venue d’Aného a été prise pour cible par ces miliciens. Précipitamment, certains membres de la Dynamique l’ont introduite dans sa voiture, dont le pare-brise était endommagé par ces hommes bien décidés à en découdre avec elle.
DES CHAISES SACCAGEES PAR LES MILICIENS
On dénombre au moins sept personnes blessées y compris des hommes de médias.
Cet incident rappelle bien de mauvais souvenirs des années 90 et plus récemment entre 2015 et 2018 où le régime sanguinaire de Lomé faisait sortir des miliciens pour tabasser les militants de l’opposition lors des manifestations. Cette hargne des gens bien organisés qui s’en prennent aux organisateurs de manifestations pacifiques pose de problème sur la liberté de manifestations et de réunions garantie par la constitution de 1992, une loi reprise dans la constitution de 2024, promulguée par Faure Gnassingbé dans le mois de mai.
UN CADRE DE LA DMP AVEC MA TETE ENSANGLANTEE
Et puis plusieurs observateurs s’interrogent sur l’Etat de droit dont se réclame le régime des Gnassingbé, s’il s’avère que c’est lui qui refuse que ses adversaires politiques jouissent de leur liberté d’opinion et d’expression. Ce qui est très frappant dans cette situation dont est victime la DMP, c’est l’incohérence politique du Togo qui se réclame du panafricanisme, mais s’en prend à un ressortissant ouest-africain, sénégalais d’origine. Dans ce cas de figure, le Togo est-il sincère, dans les slogans vaseux du panafricanisme que tentent de clamer certains membres du gouvernement ? Des hypocrites en puissance.
Et le comble, c’est que ces individus s’en sont pris aux journalistes venus simplement pour faire leur travail. Notre confrère Albert Agbéko s’est vu retiré son portable, et une autre consœur a été battue proprement par terre par ces hommes sans foi.
A l’heure où nous sommes, nous ignorons le bilan réel de cette agression qui remet en cause l’Etat de droit et de démocratie, dont se vante le régime de Faure Gnassingbé. Une enquête indépendante est vivement souhaitée pour éclairer l’opinion. Mais déjà, une question s’impose : « Qui a envoyé des miliciens pour commettre ces forfaits sans être inquiétés ? Est-ce que c’est le ministre de l’administration ou celui de la sécurité? La question reste sans réponse. Et la réponse de ces ministres ou à défaut du Procureur de la République est vivement attendue.
Anges ADJANOR