Dans son programme parlementaire, l’unique députée de la Dynamique de la Majorité du Peuple (DMP) a inscrit les rencontres périodiques avec les populations afin de leur rendre compte des travaux au sein de l’Assemblée nationale. La matérialisation de ce programme a permis à Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson puisqu’il s’agit d’elle, a rencontré le 29 août à Lomé les chefs des quartiers de Bè, les représentants des Comités de développement des quartiers CDQ, les dignitaires religieux et la population.

A l’entame, elle a expliqué le fonctionnement des organes du parlement. Elle a expliqué ensuite sa présence à l’Assemblée. « En allant à l’Assemblée, je dois rendre compte au peuple car c’est ce dernier qui m’a choisie de le représenter là-bas », a-t-elle déclaré avant de poursuivre en disant qu’ils ont fait le choix d’aller aux élections pour refuser la politique de la chaise vide.
Malheureusement, a-t-elle ajouté, « nous avons été surpris d’apprendre à la veille des élections, le changement de la constitution ». Pire, « cette constitution est promulguée le 6 mars 2024. Le drame, c’est que pendant les élections, des fraudes ont été identifiées pendant le vote. Conséquence, les suffrages proclamés ne reflètent pas la vérité des urnes. Par exemple à Dankpen, le candidat DMP en tête de liste M. Targone a été surpris de constater que les résultats lui donnant la victoire la veille, ont été tronqués, en faveur d’un candidat de l’UNIR. « Toutes ces fraudes justifient le fait que nous n’avons qu’un sel député à l’Assemblée », ajoute-t-elle avant de déclarer qu’elle a refusé de travailler dans le cadre de la nouvelle Constitution, pour la simple raison qu’elle est élue sous la Constitution de 92.

Par ailleurs, la députée a informé l’assistance qu’elle a proposé que les séances ou débats soient diffusés sur les médias d’Etat, à défaut de la création des médias propres à l’Assemblée nationale. Mais les députés UNIR y ont opposé une fin de non-recevoir. Cependant, la loi permet à tout citoyen de suivre les débats en plénière si ce dernier a ses pièces d’identité à jour.
« Ils nous ont refusé aussi de créer un groupe parlementaire avec 5 députés de l’opposition à cause d’un article voté à dessein dans le règlement intérieur qui exige 8 députés avant la création d’un groupe parlementaire », se désole Mme Adjamagbo-Johnson.
Selon elle, même seule, elle a la possibilité d’interpeler des ministres sur des dossiers, et de proposer des lois qui vont dans l’intérêt de la population.
Au cours de la session extraordinaire permettant au nouveau premier ministre de présenter son programme de politique générale, la députée devant le parlement, la députée de DMP a laissé qu’elle leur a demandé sous quel régime cet acte est posé. Incapable de lui répondre avec exactitude, le président a laissé entendre que le pays fonctionne, d’où il y a urgence que le programme de la politique général soit présenté. Pour Mme Adjamagbo-Johnson, il n’y a pas eu des grandes choses dans son programme, seulement des copier-coller des programmes antérieurs.
Des questions sur les finances dans le cas des prêts, sur les réformes de la justice, sur la libération des détenus politiques et le retour des exilés politiques, selon la députée, n’ont reçu que des réponses évasives. A la question de savoir comment se fait-il que des emprunts d’argent sur les places boursières ne contribuent pas au développement du pays mais fait reculer le pays? Le premier ministre, selon la députée, n’a pas pu répondre à la question lors de la présentation de son discours programme.
Des questions sur la place des chefs quartier, des CDQ en conflit avec les chefs parce que le rôle des uns empiète sur le rôle des autres, sur la commission à laquelle fait partie Mme Adjamagbo-Johnson au sein de l’Assemblée Nationale et d’autres préoccupations du public ont été adressées à la députée qui a rassuré le public en lui promettant de les poser à l’Assemblée, avant de demander, de son retour, à la population de se joindre à elle pour réussir ce combat dans un appel solennel: «Réveillons-nous et unisson-nous pour mener ce combat ! », conclut-elle.
Rappelons que 5 députés issus de l’opposition sont élus mais seulement 3 siègent à l’Assemblée, dont la députée de la DMP, Mme Adjamagbo-Johnson qui compte sur la population qui a la force pour influer sur les décisions de l’Assemblée. Elle fait partie de la commission des lois au sein de l’hémicycle.
Anges ADJANOR