Depuis 72h heures, l’information sur un mandat d’arrêt contre le journaliste d’investigation Ferdinand Ayité circule sur les réseaux sociaux. Apres vérification de l’authenticité de cette information, il ressort de ce que depuis le 7 août 2024, les autorités judiciaires du Togo ont effectivement lancé un mandat d’arrêt contre ce journaliste déjà contraint en exil.
Du coup, l’intéressé même avait réagi pour dénoncer ces chefs d’accusation portés contre lui, et dénudés de tous fondements en ces termes le 8 août 2024 sur sa page facebook :
« Je suis un journaliste au parcours bien connu même si parfois sinon souvent j’ai le triomphe modeste.
J’ai été l’un des 4 lauréats du prix mondial de la liberté de presse (CPJ, Comité pour la Protection des Journalistes). Cette reconnaissance internationale m’a ouvert de grandes portes dans le monde. J’ai été reçu à la Maison Blanche par le Conseiller à la Sécurité intérieure du Président Joe Biden (là où certains chefs d’État africains déboursent des millions à travers des structures de lobbying pour un rdv mais sans jamais se faire recevoir). J’y ai également gardé de solides relations.
M’associer ou vouloir m’associer à une entreprise terroriste est une démarche désespérée de diffamation sans précédent et d’intimidation du pouvoir de Lomé qui semble de plus en plus fragile au point de voir des fantômes partout et de s’en prendre dans son délire à des gens sans aucune défense (veuve et orphelins).
Même si j’ai déjà des informations précises sur leurs accusations fallacieuses sorties directement de leur laboratoire où visiblement on ne réfléchit plus trop, j’attends d’avoir les documents formels pour préparer aussi ma réplique à travers nos « petits » réseaux dans le monde. Ils devront de toute façon nous expliquer comment un journaliste qu’ils ont contraint en exil et qui se cherche depuis un an a pu trouver des moyens pour financer des attaques. Ils doivent nous dire aussi si les attaques que le Nord du Togo et Benin subissent depuis plus de deux ans sont financées par le même journaliste », dixit Ferdinand Ayité.
Auparavant le journaliste Ferdinand Ayité déclarait le 7 août 2024 : « Au lendemain de la mise sous mandat de dépôt de Françoise Agba, la veuve de l’homme d’affaire togolais décédé en exil, de son frère Cyrille Abalo et d’un cousin employé à domicile, on apprend qu’un mandat d’arrêt international est décerné contre l’ancien officier de gendarmerie, le Commandant Olivier Amah, accusé d’être le bras opérationnel d’un nouveau complot imaginaire contre la sureté de l’État et Ferdinand AYITE, journaliste vivant hors du territoire depuis un an…. ».

Ferdinand AYITE
Pour rafraîchir la mémoire des Togolais, des journalistes proches du pouvoir de Faure Gnassingbé avaient déclaré dans des articles jugés tendancieux que Ferdinand Ayité serait soutenu dans l’exercice de sa fonction de journaliste d’investigation par feu Agba Bertin le richissime togolais mort en exil en Afrique du Sud, après un séjour en prison au Togo dans une affaire d’escroquerie internationale. Il est normal que Ferdinand Ayité fasse un rapprochement de son affaire avec la mise sous mandat de dépôt de la veuve de Bertin Agba, de son frère et de son cousin. Existe-t-il une relation entre cette famille Agba et Ferdinand Ayité, nul ne saurait le dire. Mais une chose est certaine, Ferdinand Ayité de son exil sort des dossiers compromettants sur le régime. Bien avant, au pays, il publiait des dossiers liés à la mal gouvernance comme par exemple, le dossier Wacem Gate, Pétrole Gate et d’autres dossiers sur les crimes économiques dont les faits sont parlants. A la suite de ces deux dossiers, des cadres de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et de l’Union pour la République (UNIR) étaient indexés. Voilà pourquoi le parti de Jean-Pierre Fabre ne porte dans son cœur ce journaliste d’investigation. Le paradoxe, dans le dossier Pétrole Gate, c’est l’un des proches du leader du parti dit d’opposition ANC et certains cadres qui ont défendu les Adjakli. Dans le dossier Wacem Gate, des cadres pas des moindres, dont les noms ont été cités parmi les actionnaires de cette société cimentières qui exploitent les Togolais et leur ressource Klinker. Tout compte fait, Ferdinand Ayité demeure la bête noire et pour le régime et pour certains partis de l’opposition qui complotent contre ce peuple.
Parmi les chefs d’accusation énumérés dans le mandat d’arrêt international tout porte à croire que Ferdinand Ayité serait devenu un terroriste. Ils peuvent le justifier par ses sorties en direct sur les sujets brûlants comme celui des attaques terroristes qui ont fait des victimes parmi nos forces de l’ordre a nord où sévit les menaces djihadistes. On croit dans les arcanes du pouvoir que les analyses de Ferdinand Ayité saperaient le moral des hommes au front. Or, des médias internationaux voire français ont décortiqués cette situation a nord en évoquant le sous équipement des militaires surpris par des attaques terroristes. Donc, c’est un secret de polichinelle, la situation inconfortable des hommes au front exposés au danger permanent, dont parlait Ferdinand Ayité. Pourquoi accuser Ferdinand Ayité de connivence avec les terroristes ? Des autorités togolaises cherchent-elles du pou sur la tête rasée ? La question reste posée.
Cependant, d’autres esprits éclairés pensent qu’ à travers Ferdinand Ayité, le régime de Faure Gnassingbé voudrait envoyer un message clair aux autorités françaises, qui ne seraient pas en odeur de sainteté avec Faure Gnassingbé. En effet, beaucoup d’Africains croient que le terrorisme dans le Sahel serait financé et entretenu par la France et ses alliés afin de mettre cette zone riche en ressources minières dans une instabilité permanente. Ce qui leur permet d’exploiter sans problème les ressources de ces pays. Le jour où ces pays du Sahel ont décidé de rompre le pacte colonial et impérialiste, ces pays prédateurs sont en rage. Aujourd’hui, Faure Gnassingbé entretient de bonnes de relations avec ces pays du Sahel. Il est tout à fait logique que la France réagit pour punir le Togo à travers des attaques terroristes. Voilà que Ferdinand Ayité selon des sources officieuses serait protégé par le réseau françafricain incarné par le président Macron. Si ces informations s’avèrent, on peut d’ores et déjà penser que Faure Gnassingbé aurait envoyé un signal fort à Macron à travers ce mandat d’arrêt contre Ferdinand Ayité. Si tel est le cas, pourquoi n’indexe-t-il pas directement la France d’être les financiers de ces hommes sans foi ni loi qui ont tué nos soldats sans état d’âme. Il est temps que Faure Gnassingbé agit comme les présidents des pays du Sahel qui ont accusé la France et ses alliés directement d’être les maîtres des terroristes qui rôdent autour de leurs pays. Aujourd’hui, avec cette rupture avec la France et ses alliés, le combat contre ces terroristes aient du succès. Au lieu de chercher des boucs émissaires, Faure Gnassingbé aurait plutôt à gagner s’il opte pour la rupture, pensent beaucoup de gens. S’attaquer à un journaliste d’investigation en le prenant comme un bouc émissaire, c’est une perte de temps, continuent par insinuer ces analystes.

En tout état de cause, la lutte contre le terroriste est importante pour la sécurité du territoire et des Togolais. Pour la réussir, il faut avoir le courage de désigner la vraie cause et les commanditaires. « Lorsqu’on n’a pas les couilles nécessaires pour appeler chat ce qui est chat, on a le droit de se demander si la stratégie optée pour combattre le terrorisme est efficace », se demande un panafricaniste qui demande au président togolais d’être sincère dans la lutte contre ce fléau.
Quant à Ferdinand Ayité, beaucoup d’observateurs pensent que, s’il est en France, il doit la quitter rapidement pour se réfugier dans un pays sûr de peur d’être trahi à travers un rapatriement forcé, lorsque Faure Gnassingbé userait de ses influences financières et géopolitiques pour soudoyer la France qui n’a que des intérêts et non des amis. A bon entendeur……..
Toujours est-il que la question demeure : Y-a-t-il eu effectivement un nouveau complot contre la sureté de l’État et que Ferdinand Ayité et le commandant Olivier AMAH seraient le bras opérationnel ? Il revient aux autorités togolaises de situer l’opinion nationale et internationale.
Anges ADJANOR