La réactualisation de cet article daté de la période de la guerre froide doit inspirer tous les Africains à comprendre que l’Afrique a été toujours convoitée par les grandes puissances qui se livrent jusqu’aujourd’hui une bataille sans merci pour la reconquête des ressources africaines sous le signe de l’équilibre de terreur. La course ou la menace intempestive du recours à l’arme nucléaire avec le renforcement perpétuel de la défense des armées russes et américaines et leurs alliées démontre une fois encore que le danger de guerre devient une épée de Damoclès sur la tête de l’humanité comme à l’époque de la guerre froide. La guerre Russie-Ukraine nous enseigne mieux car le spectre de la guerre entre les deux blocs Est et Ouest avec la course contre la montre vers les ressources de matières premières, dont regorge le sol africain, présage le début d’une guerre à la trempe de la seconde guerre mondiale. A cette allure belliqueuse, n’est-il pas mieux d’engager un dialogue pour régler ces différends avec les armes ? L’Afrique va-t-elle croiser les bras et regarder ces superpuissances impérialistes transposer leur différend sur son sol avec des agendas cachés d’exploitation de ses ressources ? Ce différend n’offre-t-il pas l’opportunité aux Etats africains de penser à la transformation de leurs ressources sur place, au lieu de laisser ces vautours les exploiter en les important à vil prix, pour les reverser en produits finis sur le continent africain à un prix exorbitant ?

Vladimir POUTINE et son homologue nord-koréen
Cet article que nous vous proposons explique mieux l’enjeu géostratégique et géopolitique qui a cours aujourd’hui en Europe avec la guerre Russie-Ukraine, en Afrique avec l’instabilité croissante dans la région du Congo, et l’insécurité dans le Sahel sur fond de la tentative de division et de partage pour mieux expliquer les ressources africaines. Voilà ce que l’Africain doit comprendre de ce perpétuel recommencement à travers ce cycle infernal dû à la géopolitique et géostratégique ! Bonne réflexion à tous !
La politique de la détente, qui faisait reculer le spectre d’une troisième guerre mondiale, est-elle terminée ? Va-t-on revenir, comme l’a déclaré le Président Senghor, au temps où des Etats qui s’affrontent – en Afrique ou ailleurs – au lieu d’engager le dialogue, appellent à l’aide des superpuissances pour régler leurs différends avec des armes ?
Deux récentes prises de position permettent de le redouter
Le Maréchal Andreï Gretchko, Commandant en Chef des forces terrestres russes de 1957 à 1960, dans un discours rendu public, avait annoncé qu’il fallait à tout prix renforcer la puissance des armées soviétiques et, pour y parvenir, développer la capacité de construction d’armements. Le chef de l’Etat-major de l’URSS a ajouté que c’était le danger de guerre qui exigeait un renforcement perpétuel de la défense de son pays et un accroissement de l’effort militaire.
D’où viendrait ce danger de guerre ? De la Chine ? Des Etats- Unis ? Le Maréchal Gretchko ne l’a pas dit. Ce qui est vrai, c’est que les dirigeants soviétiques ne croient plus à la coexistence pacifique. Ils estiment que le monde va connaître de nouvelles tensions et ils entendent placer leurs pions dans cette perspective. Le discours du Maréchal Gretchko est une mise en garde adressée aux nations satellites – les démocraties populaires orientales – et aux nations du Tiers-Monde qui ont conclu des alliances avec Moscou. Il faut que les uns et les autres sachent que personne, ni à l’intérieur, ne peut désormais s’opposer à elle.
La réaction de Kissinger
La seconde prise de position, c’était celle de M. Henry Kissinger. Le Secrétaire d’Etat Américain avait riposté aux menaces soviétiques en termes très durs. Il avait souligné la détermination américaine face à l’URSS et il a affirmé que si les Etats-Unis ne pouvaient empêcher la croissance des armements soviétiques, ils étaient assez forts pour empêcher que cette puissance soit utilisée en faveur de l’expansion politique. Cette réaction à laquelle le conflit de l’Angola n’est pas étranger, n’est pas seulement dictée par des considérations de politique intérieure américaine. La campagne présidentielle est entrée dans une phase active. En effet, l’opinion publique américaine a été très sensible à ce qui s’est passé en Afrique. L’intervention cubaine organisée par Moscou a été reçue comme un signal d’alarme. Et le rapport de l’OTAN concluant à la supériorité soviétique en Europe a accentué le trouble des Américains. N’apparaît-il pas que le sel moyen de stopper une invasion russe en Europe serait de recourir aussitôt à la force nucléaire et, par la même, déclencher une guerre dont nul n’ose prévoir les conséquences ?

Joe BIDEN, le président américain
Et cependant, devant l’assurance des chefs soviétiques, les Etats-Unis ne sont-ils pas dans l’obligation de rassurer l’Europe et l’Afrique en faisant savoir qu’ils ne les abandonneraient pas en cas de conflit….
En fait, pour le moment du moins, les deux grands se servent d’un langage qui peut être compris par l’un et par l’autre. On peut le résumer ainsi : « si tu prends le risque d’ouvrir les hostilités, nous ne te laisserons pas faire, et nous nous battrons chacun avec nos immenses moyens ».
L’équilibre de la terreur
On revient ainsi à l’équilibre de la terreur. Car quels que soient les progrès accomplis par les Soviétiques et la supériorité qu’ils ont acquise dans le domaine des armes conventionnelles, les Américains ont assez d’engins nucléaires pour détruire l’adversaire. Voilà pourquoi, on ne peut malheureusement pas écarter l’hypothèse d’un retour à la guerre froide. Le danger est d’autant plus grand que la Chine exercera de plus en plus d’influence sur le plan international. On a eu, par exemple, connaissance d’une démarche des dirigeants de Pékin auprès du parti communiste japonais pour l’inviter à cesser son opposition au maintien des bases américaines au japon. Une démarche qui a été couronnée de succès, mais qui indique combien l’hostilité est grande entre les puissances communistes. Ce qui n’est pas un encouragement pour l’arrêt de la course aux armements, cette course ruineuse qui se livre aux dépenses des peuples les plus pauvres.
(Source : Journal officiel TOGO – PRESSE (NAP) du 6 mardi 1976