La commission de la CEDEAO, à travers l’Agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation (ARAA), organise du 22 au 26 mai 2023, dans la capitale togolaise, un atelier de lancement, de planification et de formation des partenariats entre les organisations de producteurs agricoles (OPA) et les centres de recherche et de formation. Cet atelier rentre dans le cadre de la mise en œuvre de la composante «Appui-conseil et vulgarisation des innovations technologiques pour l’intensification agricole durable et adaptées aux modes de production des petits producteurs» du Programme agroécologique (PAE) en Afrique de l’Ouest au profit de quinze projets, porteurs d’enseignements en termes de collaboration entre les OPA, la recherche, et les organismes de formation agricole et/ou de vulgarisation/appui-conseil.
L’objectif étant d’accompagner les petits producteurs agricoles vers la transition agroécologique et vers une agriculture durable, concernant notamment les systèmes de production de riz, maïs, sorgho, mil ou manioc.

En ouvrant les travaux dudit atelier, le Coordonnateur agroécologique en Afrique de l’Ouest, M. YERIMA Borou, représentant le Représentant Résident de la CEDEAO au Togo, M. Banjai Barros, a remercié les autorités togolaises d’avoir facilité la tenue de la cérémonie de lancement des projets de partenariats entre les organisations professionnelles agricoles, les centres de recherche et les centres de formation dans le cadre de la promotion de la recherche participative, la diffusion et l’utilisation des produits de recherche qui répondent aux besoins réels des producteurs.
Pour le coordonnateur, les défis auxquels sont confrontés la région ouest africaine sont ceux du changement climatique, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, de la dégradation des terres agricoles et forestières, de l’assèchement et l’envasement des systèmes fluvio-lagunaires et lacustres qui ont pour conséquences, l’érosion des revenus agro-sylvo-pastoraux et halieutiques des exploitations agricoles familiales, la fragilisation des conditions d’existence des acteurs du secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique.
Aussi, a-t-il rappelé que les réponses apportées aux précipitations irrégulières, insuffisantes, abondantes et dévastatrices, dans une approche conventionnelle ne répondent plus aux enjeux de gestion durable des sols et des ressources en eau à moindre coût. C’est pourquoi, il urge, selon lui, d’associer le savoir-faire des agriculteurs et les recherches des écoles de l’agriculture avec l’adaptation des produits de recherches aux besoins des producteurs. Pour atteindre cet objectif, il faut diffuser ces produits à travers des plateformes de producteurs et transformateurs en vue de renforcer les dispositifs des OPA en agroécologie.
Pour sa part, Monsieur Salifou Ousséini, Directeur Exécutif de l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation (ARAA), reconnaît que ces projets représentent une étape significative vers la réalisation de cet objectif. Aussi indique-t-il que ces partenariats joueront un rôle crucial dans le renforcement des capacités des agriculteurs et des techniciens agricoles.
Pour l’orateur, la combinaison des connaissances traditionnelles et scientifiques est la clef pour maximiser les rendements tout en préservant les écosystèmes.
Il faut noter que l’Union Européenne appuie financièrement la réalisation des projets sélectionnés et est engagée à soutenir la CEDEAO et ses Etats dans leurs efforts pour promouvoir l’agroécologie et développer des systèmes agricoles durables. Aussi faut-il noter qu’un guide sur l’agroécologie est en cours d’élaboration.
Enfin, il sied de rappeler que le Programme Agroécologie de la CEDEAO est conçu comme une alternative pour faire face aux défis climatiques et de la vulnérabilité. Il vise à accompagner les exploitations agricoles familiales vers une transition agroécologique qui leur permet de concilier performances économiques, sécurité alimentaire, renforcement de la résilience, préservation de l’environnement et santé des populations. Il a démarré le 15 janvier 2018 avec la mise en œuvre opérationnelle du Projet d’Appui à la Transition Agroé-cologique (PATAE) financé à l’époque par l’Agence Française de Développement pour un coût de 8 millions d’euros. Il s’est élargi avec l’intégration, à partir du 15 mars 2019, du Projet d’Appui à la diffusion et la mise en œuvre de bonnes pratiques d’intensification agricole durable (PAIAD) financé par l’Union européenne pour un montant de 8,2 millions d’euros. La mise en œuvre opérationnelle du PAIAD a débuté en juin 2020.
L’ atelier ouvert ce lundi 22 mai prendra fin le vendredi 26 mai.
ADJANOR Anges