Du 17 au 20 mai 2023, Cotonou, la capitale économique de Bénin, a abrité la 4e réunion délocalisée du Conseil Général de l’Union Internationale du Notariat.
Ils sont des notaires venus de 91 pays des quatre coins du globe pour prendre part à cette rencontre cruciale pour ces professionnels.
Le Togolais Tchassona Traoré, Notaire de profession y a pris part en tant qu’ancien Vice-président et maintenant membre du Conseil de Direction de cette institution.

Dans son allocution d’ouverture de cette grande rencontre, le ministre béninois de la justice, Monsieur Yves Detchenou, a salué l’action du notariat en faveur de la sécurité juridique des terres et de l’accès au logement pour tous.
L’Union Internationale du Notariat a tenu son Conseil Général à Cotonou sur le thème majeur lié à la construction verticale, comme l’un des meilleurs outils d’accès au logement durable dans les villes africaines.

Plusieurs communications ont été au menu de ce rendez-vous à savoir les notions de « copropriété », “Comment développer la ville sans l’agrandir?” , « Les défis liés à l’urbanisation des territoires : les réponses du notariat pour aujourd’hui et pour demain» etc et ont été développées par d’éminents connaisseurs de la matière tels que le Professeur Mayatta Ndiaye, Me Fatou Mballo-Thiam et Me Didier Nourissat.

Me Tchassona Traoré du notariat togolais explique à la rédaction du site » Corps Diplomatic News » ce qu’il pense de la copropriété : « cet atelier vise à attirer l’attention des dirigeants africains sur les dangers liés à la construction horizontale qui consomme du terrain et qui met en danger la vie des progénitures. A titre d’exemple, entre les villes de Lomé et Tsévié, il n’existe plus d’espaces cultivables, pareil pour Lomé et Aného. Et si cette tendance continue, d’ici 10, 15, 20 ans, tout le Togo se résumera à une grosse mégalopole et cela posera beaucoup de problèmes notamment d’équipements, des besoins en eau, électricité, hôpitaux, bref tout ce qu’il faut pour satisfaire les besoins des populations. Il n’y a pas de gouvernement au monde qui pourra satisfaire à tout cela.
Secundo, cette expansion horizontale bouffe du terrain de telle sorte que les terres agricoles vont devenir des villes, les terres qui regorgent des minerais pour la construction des pays vont être envahies par des villes et après cela pose des problèmes: est-ce parce qu’il faudra évacuer des gens pour exploiter les mines avec les questions environnementales que cela pose?
Et demain puisse qu’on aura bâti sur tout l’espace, dans 50 ans que vont devenir nos enfants et petits-enfants ? Où vont-ils vivre ? Voilà les différentes questions que posent nos villes aujourd’hui.
Ce n’est pas parce que les Européens n’ont pas d’espace qu’ils construisent en hauteur mais, ils pensent à l’avenir de leurs progénitures.». C’est ce qu’a clarifié Maître Tchassona Traoré.
Signalons que dans la foulée de cette rencontre, Me Olagnika Salam, Président de la CAAf, annonce qu’au Bénin, à partir du 14 août 2023, toutes les transactions foncières devront être conclues devant un notaire et aucune transaction ne sera possible si le bien ne dispose pas d’un titre foncier.
Il sied de préciser que la réunion tenue à Cotonou au Bénin est la 4e du genre que l’Union Internationale du Notariat a délocalisée sur le continent africain après celles tenues au Sénégal, Maroc et Côte d’Ivoire.