Monsieur Victor WOMITSO, nouveau Président de la commission nationale du mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP-Togo), a effectué entre fin avril et début mai une mission de prise de contact et d’échanges avec les maires dans 22 communes du Togo notamment les communes de Cinkassé 1, Cinkassé 2, Tone 1, Oti 1, Kozah 1, Kozah 2, Assoli 1, Assoli 2, Tchaoudjo 1, Sotouboua 2, Blitta 2, Ogou 1, Akébou 1, Amou 1, Wawa 1, Kpélé 1, Kpélé 2 et Kloto 1, Lacs 1, Avé 1, Golfe 2 et Agoè-Nyivé 1. A l’issue de cette mission, il a fait le point de sa tournée destinée à renouer les contacts avec ces partenaires en vue de revitaliser la mise en œuvre dudit mécanisme dont l’objectif est de promouvoir la bonne gouvernance et le partage de bonnes pratiques aussi bien au niveau national que régional. C’est ce qui ressort de cette interview exclusive qu’il a accordée à nos confrères de Radio Lomé, la mère des radios. Nous vous proposons l’intégralité de cette interview que la rédaction de « Corps Diplomatic News » a pris soin de transcrire pour ses lecteurs. Lisez plutôt.

R L: Bonjour monsieur le président. Vous avez effectué une mission dans certaines communes du Togo. Vous avez visité un échantillon de 22 communes. Quel est le bilan de cette tournée? Mais avant cela, Monsieur le Président, qu’est-ce que le Mécanisme africain d’évaluation par les Pairs?
Président: Le Mécanisme africain d’évaluation par les Pairs est un instrument mis en place en 2003 auquel les Etats de l’Union africaine adhèrent volontairement. Son mandat principal est de veiller à ce que les politiques et les pratiques des Etats participant soient conformes aux normes en matière d’économie, de politiques et de gouvernance d’entreprise contenues entre autres dans la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. A cette date, le MAEP compte 43 Etats membres sur les 54 pays de l’Union africaine. Comme vous le voyez, le MAEP est créé par les Africains, pour les Africains, dont l’objectif est de promouvoir la stabilité politique, une croissance économique élevée, un développement durable et l’intégration économique sous -régionale et continentale accélérée. Le MAEP procède à l’autoévaluation et l’évaluation par les pairs et à des évaluations ciblées dans les domaines que sont: la démocratie et la gouvernance politique; la gouvernance économique et la gestion; la gouvernance d’entreprises; le développement socio-économique et la résilience des Etats face aux chocs et aux catastrophes. Le MAEP, c’est la promotion de la bonne gouvernance, c’est le partage d’expériences et des meilleures pratiques.
R L: Monsieur le président, le MAEP est un instrument créé par les Africains et pour les Africains pour promouvoir la bonne gouvernance. Qu’est-ce qui a motivé, Monsieur le Président, votre visite et qu’est-ce qui a été fait au cours de cette mission qui a démarré le 17 avril pour prendre fin le 04 mai dernier. Pourquoi il était important pour vous en tant que nouveau Président de la Commission nationale du MAEP d’aller dans les mairies et discuter avec les maires?
Président: Il était très important d’aller dans les mairies, renouer les contacts avec les parties prenantes et les partenaires stratégiques du MAEP. Les communes occupent une place importante comme maillons essentiels de la décentralisation. Donc, nous avons voulu aller auprès des maires dans les communes pour apprécier leurs efforts dans la mise en œuvre de la décentralisation, leurs pratiques de la gouvernance au niveau local, recueillir les bonnes pratiques, les défis auxquels ils sont confrontés, car vous le savez et j’ai à l’affirmer au cours de ma tournée que les maires ont un rôle important à jouer dans le processus d’auto-évaluation et d’évaluation du pays. Ensuite, comme deuxième objectif, c’est identifier les domaines de partenariat avec les communes pour un appui en renforcement des capacités des acteurs communaux en vue d’une bonne gouvernance locale.
R L: Vous nous parlez de l’évaluation et de l’auto-évaluation. Pouvez-vous nous expliquer un peu comment cela se fait et quels sont les indicateurs. Et quel est l’intérêt de se faire évaluer ou de s’autoévaluer?
Président: L’auto-évaluation est un exercice extrêmement important parce ça permet au pays de pouvoir faire le bilan, le diagnostic, de pouvoir identifier les forces et les faiblesses et à la suite de cela, on prépare un plan d’actions national en rapport bien entendu avec les stratégies du pays. Et on essaie de mobilier les ressources, d’agir sur les projets et programmes. Et comme nous parlons d’évaluation, on peut parler d’évaluation ciblée. On peut prendre dans un pays, un domaine important comme la sécurité alimentaire, comme l’industrie manufacturière, on peut prendre la jeunesse, on peut prendre la sécurité. Cela permet de faire cette évaluation, sans aucune connotation politique, une évaluation neutre, crédible et indépendante. Cela permet au pays de pouvoir amorcer la bonne gouvernance et aux parties prenantes, de pouvoir exercer vers ce but.
R L : Un peu plus de deux semaines de mission dans 22 communes échantillon sur les 117 que compte le pays, quel bilan pouvez-vous dresser aujourd’hui, Monsieur le Président ?
Président: Le bilan est positif. De façon générale, j’ai pu noter que les maires et leurs collaborateurs s’attèlent au mieux à l’application des textes sur la décentralisation. J’ai pu également apprécier les actions multiformes participatives et inclusives qu’ils entreprennent dans leurs communes respectives au profit des populations, leurs bonnes pratiques, ce qui est un atout. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que ce sont de jeunes communes en apprentissage et en expérimentation. A travers nos échanges, nous avons relevé qu’il y a un réel besoin de renforcement de capacités techniques, institutionnelles, et financières.
RL: Monsieur le Président, quelle sera la suite après cette visite dans les mairies?
Président : Nous continuerons à établir le dialogue continu avec les communes, un programme de renforcement de capacités selon les besoins des acteurs sera élaboré et mis en œuvre avec nos partenaires. Le secrétariat continental du MAEP basé en Afrique du Sud sera mis à contribution pour nous aider à rechercher tout appui nécessaire auprès de nos partenaires techniques et financiers pour accompagner les communes et également les autres partenaires dans la mise en œuvre de la décentralisation et la promotion de la bonne gouvernance.
R L: Monsieur le Président de la Commission nationale du MAEP, merci d’être passé à Radio Lomé
Président : C’est plutôt moi qui vous remercie.
Source: Radio Lomé
Transcription: Corps Diplomatic News