A Fiové Dansoupémé, village situé dans le canton de Kpétsou à une dizaine de kilomètres à l’ouest d’Afagnan, le vivre ensemble est sérieusement menacé depuis l’intronisation à la préfecture du Bas-Mono ( Sud Togo) du très contesté chef N’tsakpoè Fogan.
Dans ce village, la succession au trône royal est patrilinéaire. En effet, après le décès du dignitaire Hounkpati Bocco en 2021, son fils qui devrait lui succéder n’est pas encore intronisé quand le sieur N’tsakpoè Fogan s’est emparé de la chefferie au grand dam de tout le village.
« Nous étions à la maison il y a de cela à peu près 11 mois quand un de nos frères nous informe qu’un arrêté ministériel le porte à la tête du village. Nous n’étions pas d’avis étant donné qu’il n’était pas de la ligné du chef décédé. Nous sommes allés voir le préfet mais malheureusement il nous a fait savoir que nous n’avons aucun droit de le contesté. A notre grande surprise, le chef pour la première fois est intronisé à la préfecture », s’est étonné un septuagénaire du village.
Pour asseoir son véto, le tout puissant chef N’tsakpoè Fogan décide de procéder par la terreur. Les insoumis sont arrêtés et d’autres contraints à l’exil. C’est le cas du notable Miglahoun Komi qui, pour une affaire de tombeau est contraint de fuir le village.
« Mon mari était accusé par le « chef » d’avoir enterré son oncle dans la chambre. Pour mener leur enquête, ils ont demandé à mon époux de creuser pour vérifier si réellement la personne n’est pas enterrée dans la chambre. Il a accepté faire les cérémonies mais leur a fait savoir qu’il n’était pas disposé à creuser une nouvelle tombe. Le lendemain une convocation lui a été adressée. Comme il avait déjà été torturé à la gendarmerie, il a préféré quitté la maison. A ce jour, nous n’avons pas de ses nouvelles. Je demande l’aide des autorités du pays. Nous avons des difficultés à joindre les deux bouts à son absence », indique Mme Hounkpati.
Autrefois appelé Fiové Dassoupemé, le nouveau chef change le nom du village et le rebaptise Fiove Centre. Une appellation qui n’est pas du goût des villageois. « Il fallait au moins mener une petite enquête et avoir notre avis avant de nous nommer un chef. Aujourd’hui le chef transforme même nos domiciles en réserve administrative. Il nous interdit d’enterrer nos morts dans notre cimetière et nous envoie très loin », témoigne un habitant de la localité.
La population de Fiové Dansoupémé fatiguée des dérives de N’tsakpoè Fogan, appelle les autorités togolaises à l’aide pour permettre au village de retrouver son unité d’antan/