Depuis plus de deux ans, des interdictions systématiques des manifestations des partis politiques de l’opposition s’observent au Togo. La raison sécuritaire est souvent évoquée par le pouvoir monarchique des Gnassingbé. Mais une chose est sûre: le parti au pouvoir et ses alliés sont souvent sur le terrain dans ses activités politiques à travers des réunions, des meetings et autres. Deux poids deux mesures qui ne disent pas leur nom! Une méthode d’interdictions des partis politiques adverses, qui est aux antipodes des principes démocratiques et des droits de l’homme. Pourquoi continuer à museler les autres partis politiques de l’opposition si l’on nous rebat chaque jour nos oreilles que le Togo est un Etat démocratique? Cela prouve une fois encore que le pouvoir monarchique des Gnassingbé n’est pas encore apte pour une ouverture politique. Oui, aux dispositions sécuritaires dans le contexte du terrorisme. Cependant, le pouvoir doit éviter de renouer avec des méthodes du parti unique. Étouffer les autres serait préjudiciable à sa survie politique.
Par ailleurs, cette lettre envoyée par l’ANC aurait dû être consistante, si les autres partis politiques se sont joints à cette démarche, car l’union fait la force. Malheureusement, l’orgueil, l’arrogance politique ont encore pris le dessus. Avec l’adhésion des partis politiques d’opposition à cette démarche louable, le pouvoir peut donc fléchir. Dans ce cas d’espèce de démarche solitaire, les Togolais doutent de la recevabilité de cette lettre ou du moins de l’acceptation de cette requête. En tout état de cause, le peuple a le dernier mot. Il doit réagir au moment opportun pour s’indigner.
Anges ADJANOR, (journaliste-écrivain)