En conférence de presse ce mercredi 10 août 2022 à Lomé, les Forces Démocratiques pour la République (FDR) ont passé en revue les divers sujets brûlants de l’actualité socio-politique du Togo. il s’agit notamment des questions liées au terrorisme qui secoue le pays, à la décrispation du climat politique, la révision du cadre électoral, au respect des libertés fondamentales, à la lutte contre la pauvreté et à la vie chère. Selon les FDR, c’est en agissant sur ces cinq facteurs qu’il y aura une communion d’actions contre le terrorisme. La conférence a été animée par le leader de cette formation politique, Me Paul Dodji APEVON, qui était entouré pour la circonstance de certains cadres du parti dont les maires James AMAGLO et Espoir KOUDJODJI.
Le Togo subit de pleins fouets les affres du terrorisme depuis le mois de novembre 2021. Des victimes sont déjà recensées tant au sein des civils que des forces de défense et de sécurité. Ce phénomène crée une véritable psychose dans le pays et particulièrement dans la région des savanes où des attaques ont lieu. Préoccupées, les FDR appellent les gouvernants à prendre le phénomène à bras le corps en « engageant des actions vigoureuses et courageuses pour recoudre le tissu social qui est en lambeaux, en vue d’une vraie cohésion nationale».
Qu’à cela ne tienne, les FDR jouent leur partition en proposant des pistes de solutions aux gouvernants.
La première piste est la décrispation du climat politique. Le parti pointe un doigt accusateur sur les dérives autoritaires du pouvoir en place notamment les «menaces et intimidations, les violences physiques et verbales, les arrestations arbitraires suivies de condamnations iniques». Pour cette formation politique, « la première mesure à prendre par le Chef de l’Etat pour cette décrispation du climat politique en vue d’un début de cohésion nationale est une loi d’amnistie pour permettre à tous les prisonniers venant des partis politiques, de la société civile et des syndicats, de sortir de leur détention et à tous les exilés de rentrer au bercail».

En deuxième lieu, le parti exige la « révision profonde du cadre électoral». Le parti part du constat selon lequel beaucoup de Togolais n’ont plus foi aux élections en tant que mode de dévolution du pouvoir, c’est ce qui constitue « un danger pour le pays ». Comme solution, les FDR demandent aux gouvernants de « rétablir l’équité dans l’organisation des élections pour donner une égale chance à tous, équité qui passe nécessairement par la révision profonde du cadre électoral et le renoncement à la fraude, à la tricherie et la manipulation des résultats des votes, sources réelles de frustrations».
Abordant la question sur les libertés fondamentales, les Forces Démocratiques pour la République dénonce le rétrécissement des espaces d’expression après la présidentielle de février 2020. Le parti de Me APEVON pointe un doigt accusateur sur une instrumentalisation du corona virus socio-politique pour interdire les manifestations des partis politiques. Et paradoxalement, Me APEVON se dit contrasté, du fait qu’au même moment le gouvernement demande aux partis politiques d’aller sensibiliser leurs militants à faire front avec les forces de sécurité et de défense contre le terrorisme.
Le quatrième sujet abordé lors de la conférence de presse est la lutte contre la pauvreté. Le parti estime que la pauvreté est devenue le dénominateur commun à la majorité des Togolais et elle sévit de façon endémique avec des difficultés réelles aux populations à se nourrir, se vêtir, se soigner et avoir une éducation. Et c’est pour lutter contre cette paupérisation, soutient le parti, que la Constitution a créé les collectivités territoriales afin de permettre aux localités de se prendre en charge dans la programmation et l’exécution de leurs actions de développement.
Le parti dénonce les nombreuses entraves au fonctionnement des communes qui n’ont pas de moyens financiers ni techniques, le refus de respecter les prérogatives des maires et la volonté de soumettre les maires, et surtout la création du District Autonome du Grand Lomé (DAGL) en violation de l’article 141, alinéa 4 qui stipule que: « les collectivités territoriales s’administrent librement par des conseils élus au suffrage universel dans les conditions prévues par la loi». Toutes choses qui plombent le développement des communes et sapent la lutte contre la pauvreté.
Le dernier point au menu de la rencontre avec la presse est la vie chère qui sévit actuellement dans le pays, caractérisée par « la hausse exponentielle des prix de nombreux produits de première nécessité tels que le riz, le maïs, l’huile de cuisine, le sucre, etc ».
Comme solutions à cette situation intenable pour les populations, le parti propose au gouvernement: la suspension provisoire des tarifs de péage ou, à défaut, leur réduction de moitié; la réduction conséquente de la Taxe sur les véhicules à moteur (TVM) ; le relèvement de la subvention des produits pétroliers, ce qui entraînera la baisse du prix du carburant à la pompe; la baisse des taxes à l’importation sur les produits de premières nécessités; le relèvement du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) ; la réduction du train de vie de l’Etat ; la lutte contre la corruption à travers des mesures concrètes.
Pour finir, les FDR exhortent les gouvernants à prendre leurs observations et propositions en compte afin de «récréer entre les acteurs politiques, la société civile, les forces de sécurité et de défense et l’ensemble des populations, un nouveau climat de confiance, seul susceptible de provoquer une vraie réconciliation». C’est à ce prix que « la cohésion nationale sera une réalité», a conclu Me APEVON.