Du 11 au 12 juillet 2024, les quatrièmes journées scientifiques à l’actif du Conseil national de lutte contre le sida et les Infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST) se sont tenues à Lomé. Occasion pour les organisateurs et les participants de plancher sur le thème retenu pour la circonstance à savoir: «Bâtir à partir des évidences scientifiques ». Ces journées ont été ouvertes par le Secrétaire général du ministère de la santé, de l’hygiène publique et de l’accès universel aux soins, Dr Kokou Wotobé.

TABLE D’HONNEUR A L’OUVERTURE DES TRAVAUX
Pendant deux jours, les participants ont suivi six conférences thématiques animées par des experts et spécialistes, deux symposiums sur des sujets d’actualités (notamment les jeunes et les adolescents et le rôle des communautaires dans la lutte contre le VIH/SIDA) et des communications orales.
Ces journées ont permis aux participants qui sont venus de tous les secteurs, de passer en revue et de valider des interventions, des stratégies et des données basées sur des évidences afin de mieux faire les planifications et prétendre à des résultats qui mettent sur la voie de l’éradication du Sida en tant problème de santé publique au Togo et dans le monde. A terme, les congressistes sortiront mieux aguerris et outillés pour une prise en charge des personnes vivant avec le VIH/ SIDA.
L’ouverture officielle des journées a été marquée par plusieurs interventions. Tout d’abord, celle du Coordonnateur du Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les infection sexuellement transmissibles (CNL-IST) et président du Comité d’organisation. Le professeur Vincent Pitché, est largement revenu sur les raisons de l’organisation d’une journée nationale scientifique au Togo alors que pareilles rencontres sont également organisées à l’échelle continentale ou mondiale.
En effet, pour le professeur Pitché, les journées nationales scientifiques sont complémentaires des journées internationales car d’une part, elles permettent de mettre au même niveau les acteurs locaux des actualités internationales qui n’ont pas la chance d’assister à ces rencontres internationales. Et d’autre part, ces journées scientifiques nationales permettent de mettre en valeur les recherches opérationnelles des acteurs de terrain et d’échanger avec toutes les parties sur des problèmes d’intérêt commun à travers les tables rondes.
Abordant le thème de ces Journées, le président du Comité d’organisation dira que la Science est dynamique et que les connaissances scientifiques et programmatiques permettent de mieux irriguer les interventions de la lutte contre le Sida. « Si on veut avoir un impact important dans notre riposte nationale, nous devons collectivement à partir des données objectives donc scientifiques identifier les interventions qui marchent et celles qui ne marchent pas ou moins bien. Si nous voulons accélérer et atteindre les objectifs nationaux, il faut identifier et actualiser nos faiblesses et goulots et bâtir les meilleures stratégies opérationnelles pour résoudre et ne pas faire pour faire », a indiqué prof. Pitché.

Pr PITCHE
Pour sa part, Dr Angèle Maboudou, Conseillère en information Stratégique à l’ONUSIDA et représentant le directeur pays, a rappelé que selon le dernier rapport sur l’état de la riposte publié l’année dernière par l’ONUSIDA, il existe une voie bien précise pour mettre fin au Sida. Cette voie, a-t-elle déclaré, permettra aux communautés de se préparer à répondre aux futures pandémies et contribuera à la réalisation des objectifs. « Ce rapport contient des données et des études de cas qui montrent que l’éradication du Sida est un choix financier et politique et que les pays et les leaders qui suivent cette voie enregistrent des résultats extraordinaires », a déclaré Dr Maboudou. Et de poursuivre qu’en Afrique orientale et australe, les nouvelles contaminations au VIH/SIDA ont diminué de 57% depuis 2010, et qu’au Togo la diminution est de 64%.
Et donc pour Dr Maboudou, les ripostes efficaces contre le VIH sont celles qui s’enracinent dans un engagement politique fort. « Cela passe par l’utilisation des données, de la science, et des preuves, la lutte contre les inégalités (…), le soutien apporté au rôle essentiel des communautés et des acteurs de la société civile dans la riposte et la garantie d’un financement adéquat et pérenne », a conclu Dr Maboudou en exhortant les dirigeants à faire preuve de bonne volonté pour nous mener sur la bonne voie.

Dr MABOUDOU Angèle de l’ONUSIDA
Ouvrant les Journées, Dr Wotobé à quant à lui reconnu que l’épidémie du VIH/SIDA reste malheureusement un problème de santé publique au Togo et en Afrique subsaharienne. Toutefois, admet-il, le gouvernement togolais, dès le début de l’épidémie a organisé une réponse institutionnelle adaptée à l’ampleur de l’épidémie. C’est pourquoi, s’est-il réjouit, des progrès croissants réalisés par le Togo dans la riposte. « Ces progrès sont matérialisés par une réduction significative des nouvelles infections et des décès de 65% entre 2010 et 2013. La couverture thérapeutique des médicaments antirétroviraux des personnes vivant avec le VIH est de 88% », a-t-il mentionné.
Par ailleurs, le ministre a témoigné sa gratitude aux partenaires techniques et financiers pour leurs engagements et soutiens au secteur de la santé et particulièrement dans la lutte contre le VIH/SIDA.
Pour ces 4e journées, les organisateurs ont décidé de donner des trophées symboliques aux partenaires qui les accompagnent en lieu et place des bénéficiaires de leurs programmes. Il s’agit entre autres d’ONUSIDA, OMS, FHI 360, Fonds mondiale, Santé intégré, UNICEF, UNFPA, RAS+, ATBEF, UONGTO, etc.

Ici, des partenaires avec leurs trophées en main
Il sied de rappeler que c’est la quatrième fois que le Togo organise ces Journées après celles de 2009, 2012 et 2017.