Des acteurs de la justice togolaise ont procédé ce lundi 04 novembre 2023 à Lomé à la validation de l’annuaire statistique et du document d’analyse des indicateurs 2022.

Ils étaient plus d’une soixantaine d’agents-présidents de cours, présidents de tribunaux, directeurs de services centraux du ministère, des magistrats et greffiers- à se retrouver à Lomé dans le cadre de l’édition 2023 de l’atelier de validation de l’annuaire statistique des indicateurs clés de la justice pour le compte de l’exercice 2022.
Structuré autour de cinq axes majeurs, le document soumis à validation montre que le Togo enregistre de grandes avancées en matière de l’implémentation de la justice. Une célérité à laquelle a fait allusion le Secrétaire Général du ministère de la Justice, Missité Aworou, dans son allocution d’ouverture des travaux de l’atelier.

La célérité est accrue dans le traitement des dossiers en matière correctionnelle au cours de l’année 2022. Le tableau statistique affiche 60% de dossiers traités en moins de six mois. « Plus de 2000 dossiers ont été enrôlés au niveau des chambres correctionnelles en 2022 et 60% de ceux-ci ont été vidés sur une période de six mois. Comparativement à 2021, où l’on tournait autour de 50% », a laissé entendre Yayrali AGBESSI, coordonnateur de la cellule statistique au ministère de la justice.
Ces performances constituent les résultats des nouvelles réformes opérées par les plus hautes autorités du pays visant à faire de la justice un levier de l’atteinte de la feuille de route gouvernementale. Il est aussi constaté plus de dynamisme chez les magistrats, greffiers et autres personnes intervenant dans la chaîne de jugement.
Faut-il le souligner, le ministère fait face à des défis non négligeables de ressources humaines et financières, le budget du ministère faisant à peine 0,015% du budget national. En l’occurrence l’augmentation du taux de criminalité et la population carcérale et au ce au regard des chiffres des parquets et des chiffres des audiences correctionnelles. Les statistiques révèlent qu’entre 2021 et 2022, il y a eu plus d’un millier de détenus qui sont venus accroître le nombre des pensionnaires des maisons d’arrêt. Une étude montre que la prison civile de Lomé accueille actuellement plus de deux mille délinquants pour une capacité d’un peu plus de 600 places.

Il sied de préciser qu’au cours de l’année 2022, le nombre des mineurs qui entrent en conflit avec la loi a connu un accroissement inquiétant. La pandémie liée à la covid-19, l’inflation mondiale et les autres crises socioéconomiques sont pointés du doigt en ce qui concerne cette explosion du taux de criminalité chez les enfants. Plusieurs d’entre eux ont été poursuivis pour des faits de vol, de viol et de violence volontaire. Les chiffres précisent que « plus de 75% de ces enfants en conflits avec la loi sont poursuivis pour des faits de vol contre 5% pour des faits de viol », a déclaré M. AGBESSI.

La réalisation de cet annuaire a reçu un appui financier du PNUD.