La cérémonie de remise de diplôme de Doctorat a eu lieu le 03 décembre 2022 dans l’auditorium de l’Eglise en Mission pour le Salut (E.M.S) à Lomé. L’un des impétrants, le Pasteur KUDEABO K. Francis, après quatre ans d’études et de recherche, a enfin, obtenu son Doctorat d’Etat (Ph.D) en Théologie. Sa thèse, dont le sujet est « l’Anthropologie Sociale», a pour thème « Religion – Politique -Développement», a réussi à relever la relation difficile qui existe entre la Politique et la Religion dans notre société.

Dans l’entame de la présentation de sa thèse, l’auteur a reconnu que la religion et la politique n’entretiennent pas toujours de bonnes relations. Or, l’église doit aussi participer au développement du pays. Par exemple, durant la crise sanitaire due au Covid-19, des églises ont pu soutenir leurs fidèles en leur offrant des vivres. Selon la thèse du pasteur à la page 28, « Le but de cette recherche est de montrer les rapports entre l’anthropologie et la sociologie puis le propre de la socio-anthropologie à expliquer les faits sociaux dans leur totalité ».

La politique, dit-il, fait appel à tous les citoyens de la cité. Sous ce point de vue, les Chrétiens, étant une composante de la cité, sont appelés à participer au développement du pays. En effet, Il a démontré que la laïcité a semé la confusion dans les esprits des citoyens, et par ricochet, a tenté de contribuer à la division entre la religion et la politique. Pour lui, la politique a sacralisé le milieu. Il faut le désacraliser. Le chrétien ne doit pas rester en marge de tout ce qui renforce la confiance entre le chrétien et le politicien qui, main dans la main, doivent développer leur pays.
Le pasteur, dans sa thèse, donne l’exemple de la Chine où il souligne que c’est l’État qui autorise ou interdit les temples, mais il ne gère pas véritablement les temples, pas plus qu’il ne définit la doctrine des différents cultes. Il n’a pas non plus l’initiative dans la promotion d’un temple: le plus souvent l’État ne peut que réguler ou entériner des états de fait. Les interdictions étaient plutôt rares et brutales. Les autorisations prenaient la forme d’une canonisation de la divinité par son inscription au registre des sacrifices. Les autorisations sont accordées moyennant quelques contreparties et elles s’accompagnent de la définition d’un régime fiscal dont va dépendre la vie économique du temple. Chaque temple, pour pouvoir fonctionner, devait donc faire l’objet d’une autorisation bien négociée. Mais, plus que les questions d’honorabilité des cultes, les questions financières jouent un rôle prépondérant dans l’attitude de l’État vis-à-vis des temples. Conjointement aux autorisations données pour les cultes locaux, dans un esprit de « donnant-donnant », l’État imposait des cultes pour tout l’Empire qui, grâce aux offrandes des fidèles, devaient permettre de financer les travaux publics.
Aussi a-t-il rappelé qu’au niveau de la sécurisation de la cité parfois comprise par des germes de conflits socio-politiques au sein des communautés, l’église joue un très grand rôle d’apaisement.
En conclusion, l’auteur remarque qu’Il n’y a pas de développement adéquat en l’absence de paix et de solidarité. En Afrique généralement que de divergences meublent la vie socio-politique. La plupart de ces divergences résident dans le duel Religion-Politique. Ce duel constitue une menace pour la paix et le développement. Le Togo notre pays n’est pas à la marge de cette réalité. Pour mener un combat contre ces fléaux, s’impose une analyse socio-anthropologique de la sphère socio-politique du Togo.
Il sied de rappeler que la thèse présentée par le Pasteur KUDEABO Komlan Francis est répartie en 10 chapitres et compte 317 pages. D’autres personnes ont également soutenu devant un jury composé de Prof. Maurice MULENGA (Ph. D), Dr AKE Djama (Ph.D), Dr NOVE Yaotsè Prosper. C’est sur une note de satisfaction que le jury a apprécié la thèse du pasteur dont l’émotion était grande après l’obtention du diplôme de Doctorat qui vient couronner enfin la fin de ses études théologiques à « Therapon University ».
Anges ADJANOR