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Tribune: le professeur  Ayayi  Togoata   APEDO-AMAH  passe au  peigne fin  l’historique de «Kpe soso»  

La Rédaction
La Rédaction 23 septembre 2022
Updated 2022/09/24 at 12:40 AM
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KPE SOSO OU PRISE DE LA PIERRE SACRÉE DES GUIN: MYTHE DE  RENOUVELLEMENT, ORACLE ET SYMBOLISME

Le jeudi 22 septembre 2022, le peuple guin du Togo et du Bénin célèbre le 359 ème anniversaire de la prise de la pierre sacrée sur la place  Gbatchoumé à Glidji, la capitale historique du Guindua ou Guinyi ou  Guinyigban. Ce royaume côtier fondé en 1663 par le roi Foli Bébé et  consolidé par son fils Assiongbon Dandjin, entra dans une rivalité  pour la dominance avec d’autres royaumes : Danhomé, Anlo, Yoruba,  Ashanti, Akwamu … , grâce à une puissante armée équipée de fusils et  de canons européens. À son apogée, d’après les historiens, il  s’étendait d’est en ouest de Komé (actuel Bénin) jusqu’à Kéta (actuel  Ghana) et vers le nord au-delà du pays ouatchi et une partie du pays  éwé. L’une de ses plus grandes victoires a été la destruction d’une  partie de l’armée du Danhomé du roi fon Agadja-Dossou. Plus tard, le  Guinyi conquérant fut chassé par les Anlo à la tête d’une coalition anlo-ashanti-danemark (les Danois possédaient un fort à Kéta) de Kéta,  leur capitale, jusqu’à Aplao sur la frontière ouest entre le Togo et  le Ghana. Ce fut l’une de ses plus cuisantes défaites militaires.

Les mythes et les symboles ont une grande importance dans la culture guin.  Le mythe de l’éternel retour et les symboles géométriques  Epé-ékpé s’inscrit dans le mythe de l’éternel retour. Épé-ékpé signifie littéralement: l’année de treize lunes ou de treize mois des  Guin a bouclé le cercle temporel du temps cyclique. Le mythe universel de l’éternel retour se fonde sur des symboles géométriques vodu tels  que le cercle, la croix, le carré, le triangle et le centre.

Dans le vodu, la croix se manifeste à travers le carrefour, lieu  favorable aux offrandes et aux sacrifices destinés aux divinités. Le  carrefour, à travers la croisée des chemins, représente un espace privilégié de communication entre les divinités et les hommes à  travers la verticalité (les divinités célestes de la verticalité  supérieure et la verticalité inférieure des divinités souterraines) et l’horizontalité (la terre des hommes, des plantes et des animaux).

Ayayi Togoata APEDO-AMAH

C’est dans cette intention sémiotique que les chrétiens ont aussi  adopté la croix comme symbole, au-delà de l’instrument de supplice des  Romains destiné à la crucifixion des condamnés à mort. L’histoire nous  apprend que différentes formes de croix sont utilisées par les peuples  de tous les continents avec les mêmes symbolismes : la svastika ou  croix gammée des indiens reprise par les nazis, la croix d’Agadez,  l’ankh des Egyptiens antiques, etc.

La figure du carré avec ses quatre côtés indique les quatre points  cardinaux. L’un de ses côtés peut être considéré comme le ciel et son  opposé comme la terre. Les deux autres côtés sont les parois de la  clôture terrestre. Le tracé de lignes diagonales laisse apparaître un  centre à leurs points d’intersection.

Le centre est symboliquement l’endroit où tout a débuté  originairement. C’est le milieu du cercle et des autres figures  géométriques mentionnées. Le temple, l’autel, le sanctuaire, le lieu  de pèlerinage, la forêt sacrée, tout lieu sanctifié… représentent le  centre. Il est le lieu de rayonnement de l’énergie. Le centre n’est  donc pas unique.

Le triangle se distingue aussi par sa verticalité et son horizontalité  sur deux côtés. Il symbolise aussi la stabilité avec sa base  horizontale à l’image des pyramides. Ce que confirme le proverbe local:  » enu mu no na adokpo ton dji gli na wo » (Le récipient déposé sur  trois pierres de foyer ne se renverse pas ).

Le cercle est la ligne qui n’a ni début ni fin. C’est la ligne  cyclique, image de l’éternel retour mythique. Le cercle représente le  soleil, la lune et les astres. Il apparaît dans la courbe du ciel tout comme dans la ronde de la succession des saisons et même des menstrues  des femmes dont l’apparition mensuelle se dit « wétri kpokpo » ( la  vision de la lune). Ces différentes figures géométriques sont pour  nombre de religions des espaces sacrés.

L’eau est un autre symbole de fécondité, de paix, de purification, de  création du monde dont elle est la matrice. Elle est omniprésente dans   les rites de renouvellement guin. Elle est la condition de la vie.

La chromatique trinitaire s’inscrit dans une dimension symbolique.  La trinité chromatique: noir, rouge, blanc

Les couleurs aussi revêtent une signification symbolique dans le vodu  pratiqué par les Guin.

Les couleurs officielles du vodu sont au nombre de trois : le noir, le  rouge et le blanc. Trois couleurs primordiales au niveau du symbolisme  universel. Leur symbolisme est l’expression d’une vision du monde qui  considère l’être humain comme un élément de l’univers dans sa relation  sacrée et spirituelle avec l’environnement, le temps et le divin.

La couleur noire représente le passé, les ancêtres, la mort, le mystère.  La couleur rouge représente le présent, le sang, la vie, le danger, la  passion, l’énergie ou la force vitale. La couleur blanche représente   la pureté, la virginité, l’innocence, l’avenir ou le futur, la paix,  les aspirations positives des hommes.

Cette trinité chromatique n’exclut pas l’utilisation d’autres couleurs.  Ces trois couleurs analysées sur l’axe du temps nous montrent une  conception du temps identique aux analyses anthropologiques,  philosophiques et symboliques que nous lisons dans des ouvrages  savants. La trinité chromatique répond à une trinité temporelle. Le  chiffre trois revêt une importance particulière en tant que signe de  stabilité comme on l’a vu avec le triangle. Cette stabilité est liée à  la relation entre les humains et les dieux.

La conception du temps et l’immixtion des dieux et des ancêtres dans le présent

Le temps comme passé, présent, futur, n’est pas un temps segmenté mais  un continuum temporel. Les trois étapes du temps sont une réalité concomitante dans la vie de l’être humain. Le passé existe dans le  présent, tout comme le futur existe dans le présent. Les ancêtres ( les morts du passé) partagent l’existence quotidienne avec les vivants  qu’ils sont censés protéger. La mystagogie opère une présentification  virtuelle des ancêtres et des vodu. Les vivants interpellent les  ancêtres pour leur servir d’intermédiaires auprès des vodu et de Dieu.

Ce sont des intercesseurs. Ils ont toujours une place dans les prières. Ils représentent la filiation d’un individu, la racine à laquelle se rattachent une famille, un clan, une communauté. Un  proverbe guin est très explicite en la matière qui dit: « Né wo yo éto  wa, a yo togbé wo bé nko, éto déka mu djina amé wo ». Ce qui veut dire: « Si tu nommes ton père, tu dois nommer aussi ton grand-père. Le père

seul n’enfante pas « . Autrement dit, toute généalogie commence par le  grand-père, par les ascendants de la troisième génération au minimum.  Il faut au moins trois générations pour parler de généalogie. On n’est  pas seul au monde. Nommer son aïeul permet à l’interlocuteur d’établir le lien de filiation sans erreur dans un monde où le symbolisme est  omniprésent.

Le symbolisme de la pierre sacrée oraculaire. La pierre sacrée est cet autre symbole auquel les Guin attachent une  grande importance. Chez tous les peuples qui possèdent une pierre  sacrée dans leurs rituels du mythe de l’éternel retour, la pierre  signifie l’immortalité, l’éternité dans la mesure où sa matérialité  est imputrescible. La pierre sacrée des Guin, sorte de métronome du  temps cyclique, prend différentes couleurs. La couleur qui s’affiche le jour sacré de épé-ékpé, inaugurant la fin d’un cycle calendaire et  le début d’un autre, est accompagnée d’un message qui vient du ciel,  le domaine de Mawu (Dieu) et des dieux (les vodu) en général. Quand la  pierre apparaît toute blanche, c’est un bon augure, car cette couleur  veut dire la paix, le bonheur, la prospérité, de bonnes récoltes et  une bonne saison des pluies, ainsi que l’éloignement des maladies, des  accidents et de tous les malheurs. Certaines couleurs annoncent des  malheurs, des difficultés pour la nouvelle année. Cette pierre sacrée  qui a un pouvoir oraculaire, délivre au peuple guin le message des  guin yéhoési, les quarante et une divinités vodu du panthéon national.

Cet oracle évoque toujours la météo à venir et est accompagné de mises  en garde des prêtres qui possèdent le secret de l’herméneutique  divinatoire. Un accent particulier est mis sur le respect scrupuleux  des interdits et des tabous qui sont sources de désordre, donc de  mises en danger de l’ordre social dont les interdits sont les   garde-fou de la sociodicée. Les transgressions physiques et discursives de l’illicite sont vécues par la population comme des   souillures des valeurs spirituelles, des menaces sacrilèges et   blasphématoires qui provoquent parfois des réactions violentes dans  les sociétés traditionnelles, lesquelles sont obligées de rétablir  l’ordre rompu par des sanctions afin d’éviter des troubles à l’ordre   public et des troubles à l’ordre de la spiritualité. La souillure est contagieuse et déstabilisatrice dans les cultures traditionnelles  holistes : où le groupe s’impose à l’individu. Il s’agit là d’une  topique de la science anthropologique.

En dehors des rituels sacrés organisés par les prêtres vodu et les  adeptes, le peuple célèbre la fête en organisant des repas familiaux  où les amis et le voisinage sont invités. On offre du yêkê-yêkê, un couscous de farine de maïs, une spécialité culinaire guin, le plat  principal des festivités, aux voisins et aux amis qu’on ne peut pas  inviter. Cette célébration festive de yêkê-yêkê n’est pas faite par  tout le monde le même jour. Car elle s’étend de septembre à décembre,  avant le retour des vodu marins dans l’océan (vodu djé apu). Ce départ  des vodu de la mer qui est la fin de leur séjour terrestre parmi les  hommes, n’est qu’un au revoir jusqu’à la fin du nouveau cycle. Des  cérémonies spéciales les accompagnent dans leur retraite, avec ferveur  et dignité, afin qu’ils continuent à veiller sur les humains et tout  le peuple guin.

Le jour de la sortie de la pierre sacrée qui a toujours lieu un jeudi  des mois d’août ou de septembre en fonction du cycle lunaire, voit une  foule immense se réunir à Glidji, la capitale du Guindua. Des membres  expatriés de la communauté dans les pays voisins : Bénin, Ghana, Côte  d’Ivoire, Nigeria, Burkina Faso et d’ailleurs, rentrent très nombreux  au bercail pour se ressourcer spirituellement. C’est une occasion  privilégiée de purification et de bénédictions. La couleur dominante  est le blanc, la couleur principale du vodu. C’est une occasion de  communion du peuple guin à travers ses composantes et ses croyances.

Tous les chefs traditionnels de tous les clans et les différents  couvents vodu sont présents et aux premières loges.

Les transes des adeptes du vodu, les yeux révulsés, chevauchés par des  divinités qui sont des phénomènes d’épiphanies, sont saluées par des  cris d’allégresse, des youyous et le slogan :  » Wétri woéton mu so  loo » (Treize lunes, ce n’est pas court). Les adeptes rivalisent  d’élégance, les reins ceints d’un pagne blanc, le torse nu pour la  femme et l’homme. Le torse, les bras et les jambes sont recouverts de  différents dessins ou figures géométriques avec du kaolin. Les femmes  se maquillent le visage, portent les plus belles tresses, celles des grands jours. Les longues chaînes, les bracelets et les bagues faits  de grosses perles de valeur ou d’or constituent une tenue d’apparat  coruscante qui en impose à la vue sous le soleil de l’après-midi.

L’esthétisation des corps est une façon d’esthétiser la cérémonie  communielle dans le respect de l’ordre cosmique. Quand il vient à  pleuvoir, les croyants accueillent la pluie comme une bénédiction divine et ne se dispersent pas.

Les autres spectateurs/acteurs de la cérémonie sentent, pour certains  d’entre eux, un frisson leur parcourir l’échine. Effets psychologiques  conjugués de la communion, de l’épiphanie des dieux et de l’atmosphère  sacrée et festive avec les chants et les danses qui favorisent un  instinct grégaire chez les participants.

Dans les prières et les discours de circonstance, les prêtres et les  dignitaires ne manquent pas d’évoquer les grands souverains fondateurs  du royaume confondus avec les ancêtres. C’est leur façon de flatter le  patriotisme de la communauté en insistant sur la longue généalogie de  la nation dont ils descendent. Trois cent cinquante-neuf ans  représentent dix-huit générations depuis la fondation du royaume du  Guinyi en 1663. Cette fondation de l’État et sa dominance jadis sur  une portion de la côte du Bénin et une partie de l’hinterland, est  narrée comme une épopée avec emphase et exagération quitte à  égratigner quelque peu la vérité historique. Il est question d’allumer la flamme et la fierté du sentiment national dans les cœurs des membres de la communauté en magnifiant ses ancêtres prestigieux à travers un discours encomiastique et des slogans flatteurs.

Tous les rites de renouvellement de la prise de la pierre sacrée  permettent symboliquement au corps social de se régénérer par la réitération de l’acte originaire, primordial, – un hapax -, là où tout a commencé. Le sacré est donc légitimité par tout un ordonnancement  rituel et sacrificiel à travers la foi. La foi transforme tout  l’appareil spirituel et son symbolisme en « vérité » de par son  efficacité symbolique, c’est-à-dire l’action ou le geste dont  l’interprétation symbolique débouche sur un effet thérapeutique. Le  rituel de kpé-soso est vécu comme un drame, une mise en scène  théâtralisée dont l’efficacité symbolique se manifeste par la  communion cathartique. L’ordre social doit être le pendant de l’ordre cosmique. Ce rassemblement sacralisé qui provoque des états de  conscience (catharsis, transe, identification…) liés aux relations existentielles, est la conséquence de l’influence du groupe sur  l’individu, car toute culture, en plus d’être un facteur important  d’identification pour l’individu et la communauté, est une clôture  élaborée à l’aide de dispositifs symboliques ou techniques par rapport  à tout ce qu’elle n’est pas. Autrement dit, les autres ne sont pas comme nous. Ils sont différents de nous. Notre culture est notre  singularité. Cette clôture est très importante pour les Guin qui  l’expriment par la formule célèbre : « Guindua agbo lé nu  » (Le Guindua

est clos par un portail). Cette formule de clôture est souvent  incomprise par les étrangers à cette culture qui pensent que le  portail dont il s’agit est un objet matériel. C’est une métaphore, un  portail immatériel et symbolique qui représente une double clôture,  celle entre les Guin et tous les étrangers ( les non Guin), d’une  part, et celle entre les différents clans guin qui possèdent des variantes culturelles (les noms de primogéniture entre autres),  d’autre part. La clôture culturelle dont il est question, ne s’oppose pas à la notion de société ouverte (une société ouverte au changement,   au progrès, au pluralisme politique) du philosophe austro-britannique  Karl  Popper. Les sciences de la communication nous apprennent que la  communication (à ne pas confondre avec l’information) est une liaison, une présence qui n’a pas besoin de message pour influencer l’individu (le silence, un sourire, des larmes, la présence, l’absence… sont  dépourvus d’informations en tant que tels, et pourtant ils  influencent.) Dans ce genre de cérémonie cultuelle et culturelle, la forme importe plus que le contenu du message connu de tous. Le message  cultuel est répétitif et redondant. Il n’apprend rien que l’adepte ne  sache déjà. Raison pour laquelle dans les cultes de toutes les  religions, sauf interdiction expresse, en l’absence des  ecclésiastiques, n’importe quel individu peut dire ou mimer le rituel.

C’est donc la communication qui prime à partir de l’échange d’une  expérience émotionnelle commune. Communication n’est pas loin de  communion dans ce contexte.

Le nouvel an sous le signe du pardon et de la réconciliation. Le kpé-soso est toujours placé sous le signe du pardon, de l’amour et  du patriotisme. Le monde ne fait sens que dans la clôture culturelle à travers une démarche sémiotique dans laquelle la reconnaissance  précède la connaissance au niveau de l’interprétation des signes. Chez  les Guin, le noir ou le rouge sont les couleurs du deuil liées à la circonstance de la survenue de la mort. Le rouge représente la mort  violente par accident ou assassinat. Chez les Chinois, le blanc est la couleur du deuil alors que le blanc est un signe d’allégresse chez les  Guin. D’où vient que certaines familles s’habillent de blanc pour les  cérémonies de deuil d’un défunt qui a vécu un grand âge pour  l’honorer. Parfois, certaines personnes âgées demandent le blanc à  leur enterrement qui doit être une occasion de réjouissances et non de  tristesse. C’est dire qu’un même signe n’a pas toujours la même  signification dans la clôture des cultures, d’où les nombreux contresens d’interprétation des signes entre cultures. Un proverbe est très explicite à ce sujet :  » Edu siadu kudo yé bé koklo bé ato kuku »

(Chaque pays possède son chant de coq particulier). Ekpé-soso est une  occasion de partage. C’est pourquoi tous les bienfaits sollicités par les prêtres ou offerts par les vodu au profit du pays guin, sont  souhaités aussi à l’ensemble des autres nations qui habitent le grand  pays pluriel dans un élan de générosité et de solidarité. Ekpé-soso, un facteur de résistance à l’aliénation dans un univers néo-colonial . La signification de cette fête, comme toutes celles qui plongent les peuples africains opprimés à double titre par l’impérialisme et les  potentats nationaux, dans leurs racines comme un bain de jouvence, est  un acte de résistance à l’impérialisme et à l’aliénation, à la  perversion de nos cultures africaines par des idéologies importées,  des modes de vies voués au consumérisme du capitalisme sauvage et des  religions belligènes méprisantes dont les gourous veulent faire des Africains, après la colonisation et l’esclavage, des zombies du XXIe  siècle. Nos langues bafouées, dénigrées sont menacées de disparition.

Nos dirigeants, purs produits du néocolonialisme comme nos élites  intellectuelles très limitées parce que trop aliénées et dont les  références sont étrangères, refusent d’en faire des langues d’enseignement et de culture, prolongeant de la sorte la colonisation  et la ségrégation linguistique. C’est par l’éducation nationale que l’on forme intellectuellement et culturellement un peuple, surtout sa  jeunesse. Quand on veut détruire la jeunesse d’un pays, on la coupe  brutalement de ses racines au profit d’une culture bâtarde et toxique  qui ne  la situe nulle part, en élaguant,  comme des mauvaises branches,  des têtes juvéniles, toutes les références nationales. Les dirigeants  africains sont devenus des colons noirs. Les fausses indépendances  n’ont rien changé. La preuve: sur le calendrier des fêtes nationales  90 à 95% des jours fériés sont des fêtes chrétiennes héritées des  crimes contre l’humanité que sont la colonisation et l’esclavage. Et  pourtant, il ne suffit que d’un simple décret ou d’une loi pour  remédier à cette stupidité. Ekpé-soso n’a droit à aucun jour férié sur  le calendrier de la honte. Non plus que ces fêtes traditionnelles des  différentes nations togolaises que sont agbogbozan, ayizan, d’pontr,  n’dack, ovazu, évala, kamin, odontsu, djawuwuzan, gadao-adossa,  gbagbazan, kamaka, kilikpo, kudapaani, sintou djadjagou, sin’karim,  etc. C’est pratiquement la même situation honteuse dans la plupart des  pays africains francophones, anglophones et lusophones. Les ministères  de la Culture ne servent à rien. Le douloureux refus d’intégrer les  cultures nationales au système d’enseignement, expression scandaleuse  d’une absence de projet de développement et de vision témoigne de  l’incapacité de la classe politique néo-coloniale à se projeter. Sa  pratique et sa conception de la gestion du bien commun est un monument  d’inculture, de médiocrité et de cynisme. Cette attitude réactionnaire  qui relève du vandalisme a fait perdre aux pays africains plus d’un  demi-siècle d’avancées au niveau de la construction identitaire d’une  nouvelle personnalité psychologique et de la libération des  instruments d’aliénation du néo-colonialisme et d’un passé  traumatisant fait de violence et de barbarie. Notre présent s’en  ressent à travers une éternelle transition politico-économique, depuis  les indépendances truquées, qui est devenue une misère sans  perspective de salut, laquelle envoie une partie de notre jeunesse se  suicider dans la Méditerranée dans la quête de l’Eldorado mythique.

Ces changements à faire et qui ne se font pas, montrent à quel point  l’esclavage mental perdure au niveau des dirigeants et des élites  intellectuelles après les indépendances bidon dansées sur un rythme de  cha cha cha.

En philosophie, Kant avait posé la question essentielle en  s’interrogeant avec cette phrase: « Qu’est-ce que l’homme ? »

Aujourd’hui, avec le développement de la science, la philosophie des  sciences, surtout avec les progrès de la technoscience, pose une  nouvelle question essentielle : « Qu’est-ce que l’homme veut faire de  l’homme ? » Je rebondis sur cette dernière question pour en poser une  autre tout aussi philosophique et essentielle : Qu’est-ce que l’homme  africain veut faire de l’homme africain ?

Il faut finir sur une note d’espoir de la société guin en guise de  voeu de nouvel an :  » Apu gblé o, Eguinnu la du ablo. Apu gba nyo tchan, Eguinnu la du ablo  » (La mer  a beau être démontée, le Guin mangera l’ablo. Même quand la mer est  favorable, le Guin mangera l’ablo.)

Ayayi   Togoata   APEDO-AMAH

La Rédaction 23 septembre 2022
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