Le ministère en charge des Affaires étrangères a organisé ce mercredi, 3 septembre 2025, à Lomé, une conférence inaugurale au cours de laquelle le Togo a annoncé sa rentrée diplomatique pour l’année 2025-2026. L’ensemble des diplomates accrédités au Togo, sur invitation du Ministre, Robert DUSSEY, s’est réuni autour du thème : « Nouvelles rivalités géopolitiques et autonomie stratégique de l’Afrique », une thématique développée avec un éclair chirurgical par l’Honorable Abderaman KOULAMALLAH, Ancien Ministre des Affaires Etrangères du Tchad, Sénateur et Président du Groupe Parlementaire « Les Refondateurs », Invité de marque.

Ici, le ministre DUSSEY, l’ancien PM KOFFIGOH, le RR de la CEDEAO et l’Ambassadeur turc (en rouge) faisant le thoast à cette rentrée diplomatique
Cette rencontre a permis aux participants de faire le diagnostic de la diplomatie togolaise en particulier et celle de l’Afrique en général avec en point d’orgue une thérapie qui, si tout marche bien, sera endossée à l’Union africaine (UA), afin de contrarier les rivalités politiques inutiles, les défis sécuritaires, alimentaires, humanitaires et économiques qui menacent la stabilité du continent.


Le Conférencier KOULAMALLAH et le Ministre DUSSEY (en bleu)
Le Chef de la diplomatie togolaise, Pr Robert DUSSEY, plantant le décor, a prévenu de ce qu’allait être cette rencontre compte tenu du poids de l’Invité d’honneur. Pour le Professeur DUSSEY, l’Afrique est à la croisée des chemins dans un monde en plein bouleversement et elle ne doit pas se taire.

L’Honorable Abderaman KOULAMALLAH, en sa qualité de conférencier, n’est pas allé par quatre chemins pour disséquer les causes profondes des rivalités politiques qu’il qualifie d’inutiles en Afrique. Pour l’animal politique tchadien, haut de ses quarante ans d’expérience en la matière, tout pays africain doit s’ouvrir à la démocratie. Pour lui, aucun pays africain ne peut se développer sans la démocratie et sans le concours des autres. Les clivages ethniques et politiques sont inutiles et freinent l’élan dans un sursaut d’orgueil pour une véritable démocratie à l’Africaine. Il a dénoncé la richesse de la plupart des dirigeants africains sur le dos du contribuable, la mise à l’écart du peuple pour qui l’on travaille.

Parlant de l’autonomie stratégique de l’Afrique, l’ancien Ministre tchadien assure que les peuples d’Afrique aspirent au changement sous toutes ses formes mais que l’Afrique manque de stratégie, fil conducteur d’une telle politique. Il ne suffit pas de changer, parce qu’on veut un changement. Il faut une stratégie, ce que l’Afrique n’a pas. Pour étoffer tout, il a assuré que les événements dans l’espace AES, (Alliance des Etats du Sahel), ont montré à suffisance que la Jeunesse africaine est folle de rage pour atteindre un nouveau cap. Juste parce que les dirigeants des pays de l’AES s’inscrivent dans la dynamique de la jeunesse africaine qu’ils ont reçu l’approbation de celle-ci.

Certains cadres du ministère des Affaires Etrangères
Pour pallier à tout ça, M. KOULAMALLAH a demandé aux Africains de créer la richesse. L’heure n’est plus aux déclarations fanfaronnades telles, on a de l’or, le cobalt, le manganèse etc… La question qu’il faut se poser est de savoir qui creuse ses mines? Qui a les outils nécessaires pour extraire ses mines ? Il faut se mettre au travail. Il a également proposé un pacte entre les peuples d’Afrique à Lomé, un document qui réunira des propositions et des recommandations et qui sera endossé à l’Union africaine pour les dirigeants de l’Afrique. Il a aussi beaucoup insisté sur l’Agenda 2063 qui, selon lui, est un document très important à saisir pour le bien des peuples africains.

Vue partielle des membres du corps diplomatique
La cérémonie a été aussi l’occasion pour le ministre DUSSEY de rappeler les principaux axes des évènements qui meubleront l’agenda diplomatique du Togo au cours de l’année diplomatique 2025-2026.

PHOTO DE FAMILLE
Et pour clore tout, M. DUSSEY a cité le célèbre historien burkinabé, Joseph KIZERBO qui disait : « Si nous dormons, nous sommes morts », invitant ainsi ses collègues à œuvrer ensemble pour une prise en charge autonome de l’Afrique de demain.
Mesmer Motcho