Au cours d’une conférence-débat au siège du Parti des Togolais, les responsables du Front «Touche Pas à Ma Constitution » ont organisé une conférence-débat le 24 avril 2025. L’objectif de cette rencontre citoyenne est de faire le diagnostic du mal togolais depuis la prise du pouvoir par Faure Gnassingbé en Avril 2025.

Aujourd’hui, selon les organisateurs, tous les indicateurs sur les plans politique, social, économique et culturel sont au rouge. En effet, la violation presque permanente des droits humains nuit à la stabilité politique du Togo. Ainsi assiste-t-on aux arrestations des journalistes, à l’interdiction systématique des réunions des organisations de la société civile et des partis politiques. Conséquence : le climat de peur s’est instauré pour affaiblir la démocratisation du pays. Par ailleurs, il est démontré que depuis l’accession au pouvoir par Faure Gnassingbé dans un bain de sang, le régime réduit au maximum les droits civiques des citoyens.
Pour parachever ces libertés, les députés en fin de mandat ont eu l’outrecuidance en avril 2024, de changer illégalement la Constitution de la 4eme République. Aussi que cela puisse paraître, il n’y a pas de droits humains dans la nouvelle Constitution dite de la 5e République. Tout simplement selon les organisateurs, ces dispositions ont été purement annexées. Ce qui n’est pas le cas dans la Constitution de 92.
Pour Gnimdewa Atakpama du Parti des Togolais, à la mort du père, il y a eu successivement les coups d’Etat militaire, constitutionnel, institutionnel. « La Constitution change mais le pouvoir reste », remarque-t-il avant de préciser qu’avec Faure Gnassingbé on peut répertorier trois types de gouvernance à savoir élections sans enjeux, dialogues de façade, gouvernance par cooptation pour fragiliser l’opposition, la gouvernance par réingénierie constitutionnelle. A son avis, tout est fait à dessein pour renforcer le pouvoir personnel de Faure Gnassingbé. En comparant la gouvernance de Faure par rapport à celle de son feu père, M. Atakpama constate que Faure Gnassingbé a cultivé l’art de division, alors que son feu Eyadema a renforcé l’ethnisation.
Pour conclure, l’orateur déplore le fait que le régime crée une jeunesse sans perspectives et des sacrifiés ethniques. Quand Eyadema avait du respect pour la Communauté Internationale, Faure Gnassingbé fait plutôt du chantage à la Communauté Internationale.
Dans les perspectives, après avoir dénoncé la dictature et l’errance politique au Togo M. Nathanaël Olympio a demandé à toutes les forces démocratiques de relever le défi de la conquête de la liberté et des droits. Pour y arriver, il propose une autre vision de la lutte et un nouveau leadership. « Sortons de ce carcan des partis politiques en laissant du côté la promotion des partis politiques », ajoute-t-il avant de souhaiter l’union de tous ceux qui partagent l’objectif commun, celui de l’intérêt général. Mais il prévient : « Toutes les élections après le 6 mai 2025 consolident la dictature ». Il est clair qu’il est en train d’avertir des partis d’opposition qui participeront aux prochaines élections, qu’ils ne seront pas les bienvenus dans ce front. C’est pourquoi d’ailleurs il dénonce l’incohérence politique de certains qui, en même temps qu’ils dénoncent la 5eme République, comptent participer aux prochaines élections. Pour lui, la voie des urnes est indécise et sans issue. Le pouvoir, dit-il, se sert d’une force inépuisable pour balayer toutes voix dissonantes.
Nathanaël Olympio, par rapport à la Communauté Internationale, interpelle cette dernière à ne pas être un obstacle à la quête des Togolais. Enfin, le Front demande à chaque Togolais de résister pour que la présidence à vie ne s’installe pas sur la terre de nos aïeux. C’est ainsi que, cette perspective permettra de refonder la nation togolaise, indique le Front.
Il sied de rappeler que le « Front Ne Touche Pas A Ma Constitution » lance une fois encore un appel aux autorités de libérer tous les détenus politiques. La présence d’éminents professeurs tels que Goe-Akué, Kuakuvi Magloire, Gbikpi Norbert et Ama Togoata Ayayi, des précurseurs de la révolution du 5 octobre 1990, qui a ouvert la voie à la démocratie, a impacté les débats à travers leurs contributions. D’ailleurs, ces illustres hôtes ont accepté accompagner le Front dans la conquête d’un Etat de droit et de libertés au Togo.
Anges ADJANOR