Le Représentant Résident du Fonds Monétaire International au Togo, monsieur KAFFO Maximilien, puisqu’il s’agit bien de lui, a procédé ce jeudi 23 novembre 2023 à Lomé à la présentation de son rapport sur les perspectives régionales en Afrique Subsaharienne, édition d’octobre 2023. Cette présentation s’est déroulée en présence des cadres des différents ministères, le patronat, les syndicats, hommes de médias ainsi que des représentants d’institutions internationales telles la BOAD, l’Union européenne, la BAD, l’AFD, etc. La cérémonie a été présidée par Monsieur AKAYA Kpowbie, Secrétaire Général du Ministère de l’Economie et des Finances

Ce rapport de 32 pages intitulé « une éclaircie à l’horizon » est le fruit d’un travail minutieux effectué par le Représentant du FMI au Togo. Ce représentant de l’institution de Bretton Woods a d’abord peint le tableau concernant l’année 2023 en cours de finition. Il ressort de ce rapport que la pénurie des financements n’est pas terminée et la croissance diminuera encore cette année 2023. En raison du choc inflationniste, 140 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë en Afrique Subsaharienne. Le ralentissement de la demande internationale, l’augmentation des coûts d’emprunt et les pressions constantes sur les taux de change laissent présager un nouveau choc pour le continent qui se remet progressivement des effets de la pandémie de COVID-19. La région a également été confrontée à une instabilité politique accrue avec les récentes prises de pouvoir militaires. Ce rapport estime que la croissance dans cette région de l’Afrique devrait tomber de 4% en 2022 à 3,3% en 2023.

M.KAFFO Maximilien, Représentant Résident du FMI au Togo
Mais concernant l’année 2024, un rebond se profile à l’horizon, ceci grâce à l’amélioration des conditions extérieures à et une réduction des déséquilibres macro-économiques. Bien que l’environnement mondial reste difficile, il y a eu quelques améliorations seront constatées à savoir l’inflation mondiale qui va diminuer lentement et les prix des denrées alimentaires ont chuté. La croissance devrait rebondir à 4% en moyenne en 2024 et s’améliorer dans environ 4/5 des économies de la région.
Les finances publiques se stabilisent et les réformes indispensables des subventions ont été mises en place dans certains pays. Le ratio médian de la dette publique s’est stabilisé à environ 60 % du PIB, mettant fin à une tendance à la hausse qui durait depuis dix ans. L’inflation médiane, qui est montée à près de 10 % en mars dernier, est retombée 7 % en juillet. Toutefois, « l’inflation reste trop élevée dans de nombreux pays, tout comme les coûts d’emprunt des gouvernements », souligne ce rapport. De même, les pressions sur les taux de change persistent et l’instabilité politique reste préoccupante.
Face à cet état de chose, des recommandations sont faites à l’endroit des pays de cet espace :
- Suspendre le resserrement de la politique monétaire là où l’inflation est à la fois en baisse et sur la trajectoire et sur la trajectoire de l’objectif. Dans les pays où l’inflation est élevée et en hausse, un nouveau resserrement est justifié.
- Réduire les vulnérabilités de la dette, tout en créant un espace pour les dépenses de développement ;
- Permettre au taux de change de se déprécier si nécessaire, tout en gardant à l’esprit certains des effets négatifs consécutifs de la dépréciation, notamment une inflation plus élevée et une augmentation des remboursements de la dette ;
- Investir dans l’avenir pour améliorer le niveau de vie, en particulier dans les pays à forte intensité de ressources où la croissance du revenu par habitant devrait rester très faible.

Vue partielle des participants
Il sied de rappeler que le FMI a fourni des orientations politiques et des financements à hauteur de 55 milliards de dollars depuis le début de la pandémie, soit plus de deux fois le montant déboursé sur une période de dix ans depuis les années 1990, le la plupart du temps à taux zéro. Dans la région ciblée par ce rapport, cinq accords ont été approuvés dans le cadre de la facilité de résilience et de viabilité et quatre pays ont reçu un montant total de 358 millions de dollars au titre du nouveau guichet « choc alimentaire».

Précisons enfin que le rapport Perspectives économiques régionales, Afrique subsaharienne, est publié deux fois par an, au printemps et à l’automne. Il met en exergue l’évolution économique de la région. Les projections et considérations de politique économique qu’il présente sont celles des services du FMI, et ne représentent pas nécessairement les points de vue du FMI, de son conseil d’administration ou de sa direction.